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L'Arabie Saoudite a obtenu le feu vert, par vote secret, de 47 des 54 États membres du Conseil économique et social des Nations unies, dont fait partie la Belgique, pour la période de 2018-2022. Une désignation qui surprend. Les inégalités entre les sexes sont nombreuses dans ce pays qui est, par exemple, seul au monde à ne pas autoriser les femmes à conduire.
L'un des pays du monde les plus puissants économiquement, a été élu pour intégrer la Commission des droits des femmes de l'ONU. "C'est comme désigner un pyromane chef des pompiers de la ville", a commenté, le 22 avril dernier, Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, une organisation non-gouvernementale créée en 1993 et qui s'est donnée pour mission "d’assurer que l’ONU respecte sa propre Charte et que les Droits de l’Homme soient accessibles à tous".
Un des pays au monde où l'inégalité entre les sexes est la plus élevée
La nomination au sein de cette commission, qui comprend 45 pays et est censée s'investir dans "la promotion de l'égalité hommes-femmes et l'autonomisation des femmes", a de quoi surprendre.
En effet, le régime salafiste en place fait de ce pays, l'un des plus misogynes au monde. "Chaque femme saoudienne doit avoir un tuteur masculin qui prend toutes les décisions importantes en son nom contrôlant la vie d’une femme depuis sa naissance jusqu’à sa mort", rappelle Hillel Neuer sur
Un vote secret et qui le restera
Les membres de la commission des droits des femmes de l'ONU sont désignés par le Conseil économique et social des Nations unies. Ce sont 47 de ses 54 membres qui ont voté pour l'entrée de l'Arabie Saoudite. Parmi ceux-ci, figurent au moins cinq pays européens déduit Hillel Neuer. Quels sont-ils, se demande le directeur de Human Watch, donnant une liste de pays européens membres de ce Conseil: la République Tchèque, l'Estonie, le Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Portugal, la Suède, Royaume-Uni, et... la Belgique.
La Belgique a-t-elle voté en faveur de l'Arabie Saoudite? C'est la question que notre journaliste Hiva Nusseibeh a posée ce mardi au ministère des Affaires étrangères. "C’était un vote secret. C’est un principe, même pour d’autres commissions ou d’autres instances ONU, si c’est un vote secret, nous ne communiquons jamais sur le vote qu’on a donné" a indiqué Michael Meere, porte-parole adjoint.