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Les images EFFRAYANTES d'Haïti après le passage de l'ouragan Matthew

Coupés du monde pendant trois jours et menacés désormais par le choléra, les habitants de Jérémie, principale ville du sud d'Haïti dévastée par l'ouragan Matthew, attendent de l'eau potable. "Après le passage de Matthew, l'eau du robinet avait une couleur rougeâtre. On ne pouvait pas la boire. Maintenant, elle est plutôt claire, on la consomme...On n'a pas le choix d'ailleurs", racontait jeudi Angélie Léonard, mère de trois enfants.

Ici, les habitants consomment chaque jour de la noix de coco et des fruits à pain des arbres véritables, mais ces derniers ont été "abattus par le vent", se désole Mme Léonard, qui habite un hameau situé à 15 minutes de moto de Jérémie.

Jusqu'à jeudi, la seule façon d'atteindre Jérémie était par voie aérienne. Mais une fois au sol, vous étiez coupés du reste du monde jusqu'à la réouverture d'une route vendredi après-midi. Aucune compagnie de téléphonie mobile ne fonctionne. Il n'y a pas non plus d'électricité.

Les habitants du département de Grande'Anse n'ont ainsi pas su que les élections présidentielle et législatives prévues dimanche avaient été reportées à une date ultérieure. "Je sais que vous n'apportez ni eau, ni nourriture, ni médicaments dont on a tellement besoin, mais vous nous apportez de l'espoir. On sait maintenant que Port-au-Prince n'a pas été détruit comme Jérémie, on peut espérer de l'aide", soupire Batiste, un homme dans la cinquantaine.


Comme une "télécommande"

Complètement détruite, Jérémie est devenue méconnaissable. Plusieurs centaines de morts ont été recensés dans cette région du pays frappée par l'ouragan, selon Kedner Frenel, le représentant du gouvernement dans la zone.

L'ouragan Matthew a emporté la quasi-totalité des maisons à toits de tôle ondulée. Seules quelques constructions en béton ont résisté aux assauts répétés de la dépression. "On aurait dit que quelqu'un avait un remote control (une télécommande), il augmentait le volume du vent à chaque fois encore plus", raconte Carmine Luc, une jeune fille de 22 ans.

"Lorsque le toit de ma maison s'est envolé, je me suis agrippée à un mur avec la main gauche et avec la main droite je tenais fermement mon enfant de trois ans qui pleurait de toutes ses forces".

La reprise des activités n'est pas pour demain dans le département. Le gouvernement commence timidement à s'organiser pour apporter de l'aide aux sinistrés.

Outre les inondations et les dégâts, Jérémie, est désormais exposé à l'épidémie du choléra, introduite à Haïti par des Casques bleus après le séisme de 2010. "Ce qu'on veut maintenant c'est de pouvoir donner à manger et à boire à nos enfants et leur donner la possibilité de dormir dans un endroit sec. Après on verra pour l'école, les élections et tout le reste", fulmine un homme, très agressif, qui a refusé de donner son nom.

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