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Les rebelles chiites créent un "Conseil supérieur" pour diriger le Yémen

(Belga) Les rebelles chiites et leurs alliés ont formé jeudi un "Conseil supérieur" pour gouverner le Yémen, une initiative dénoncée par le pouvoir comme un nouveau coup aux difficiles pourparlers destinés à trouver une solution au conflit dans ce pays.

Le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a estimé que cette mesure "contrevient" à l'engagement des rebelles dans le processus de paix et "représente une grave violation" de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU pour la paix au Yémen. Ce pays est en proie au chaos depuis l'entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa des rebelles Houthis, accusés par l'Arabie saoudite sunnite voisine et alliée du pouvoir de liens avec l'Iran chiite. Les rebelles contrôlent encore Sanaa et une bonne partie du nord, malgré l'intervention militaire d'une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite pour les repousser. Le conflit a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015 et déplacé 2,8 millions de personnes, selon l'ONU qui parraine depuis avril à Koweït des pourparlers de paix qui n'ont pas enregistré de progrès. Dans un communiqué publié par une agence de presse rebelle, les rebelles et le parti du Congrès populaire général (CPG) de l'ex-président Ali Abdallah Saleh ont annoncé être tombés d'accord pour "former un conseil politique supérieur composé de dix membres". "L'objectif est de rassembler les efforts en vue de faire face à l'agression menée par l'Arabie saoudite et ses alliés", précise le communiqué. Le rôle du conseil sera de "gérer les affaires publiques au niveau politique, militaire, économique, administratif, social et en matière de sécurité". Dans une première réaction, le ministre des Affaires étrangères Abdel Malak al-Makhlafi a condamné cette mesure sur son compte Twitter. Les rebelles ont "manqué une occasion de faire la paix (...) Ils ont tenu à faire échouer les négociations". "Nous appelons la communauté internationale à condamner ce nouveau coup (d'Etat) contre la légitimité de la Constitution et tenons l'alliance Houthis/Saleh pour responsable de l'échec des pourparlers", a-t-il ajouté. En février 2015, les rebelles avaient créé une "Haute commission révolutionnaire" pour gérer le pays après avoir annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement. Les discussions de paix, actuellement bloquées, avaient été lancées en avril après la signature d'un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU. Le principal obstacle portait sur la formation d'un gouvernement à Sanaa. Le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi estime être la seule autorité légitime capable de diriger la période de transition. Mais les rebelles insistent pour former un gouvernement d'unité nationale. (Belga)

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