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Liban: offensive de l'armée pour chasser l'EI de l'est du pays

L'armée libanaise a lancé samedi une offensive pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de régions montagneuses de l'est du Liban, une nouvelle opération menée contre cette organisation jihadiste redoutée cible d'offensives dans d'autres pays du Moyen-Orient.

Responsable d'atrocités dans les régions sous son contrôle en Irak en Syrie, pays voisin du Liban, et d'attentats meurtriers sur plusieurs continents, l'EI vient de revendiquer une attaque à Barcelone en Espagne, où une camionnette a foncé jeudi sur des passants tuant au moins 13 personnes et blessant une centaine.

Depuis 2014, une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis aide, principalement avec l'aviation, le pouvoir en Irak et des groupes rivaux du régime en Syrie à en finir avec cette organisation jihadiste qui a profité du chaos dans ces deux pays voisins pour s'y implanter.

La guerre qui ravage la Syrie a débordé sur le Liban, où l'EI a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l'armée et le mouvement chiite armé du Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l'est, à la frontière syrienne.

"Au nom du Liban, au nom des soldats libanais kidnappés, au nom des martyrs de l'armée, j'annonce que l'opération 'l'aube du Jouroud' a commencé" a tweeté le chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun.

Il se référait à deux régions connues sous le nom de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa (est), situées 0à la frontière syrienne.

"L'armée affronte les terroristes de Daech pour les chasser et récupérer le territoire", a ensuite déclaré le général Ali Qanso, responsable de la communications à l'armée dans un point de presse, en utilisant un acronyme en arabe de l'EI.

- 600 jihadistes -

"Nous n'avons pas peur de Daech", a-t-il ajouté, tout en précisant que l'offensive était "l'une des plus difficiles batailles menées par l'armée libanaise".

D'après lui, les jihadistes sont estimés à environ 600 combattants et contrôlent une zone estimée à 120 km2.

En 2014, des jihadistes de l'EI et d'al-Qaïda avaient enlevé 30 soldats et policiers dans l'est du Liban. Quatre otages avaient été exécutés et un cinquième était mort de ses blessures, tandis que 16 autres avaient été libérés en 2015. Neuf sont toujours aux mains de l'EI.

L'annonce de l'armée libanaise intervient après la fin d'une bataille en juillet entre le Hezbollah et des jihadistes anciennement liés à Al-Qaïda ainsi que des rebelles syriens dans une autre région de l'est du Liban, Jouroud Aarsal.

Après six jours de combats, une trêve a été instaurée au terme de laquelle un premier contingent de 8.000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des jihadistes, avaient été évacués vers la Syrie. Lundi, les derniers rebelles syriens ont été évacués du Liban.

En Syrie, le Hezbollah aide militairement le régime face aux jihadistes et rebelles.

La région de Jouroud Aarsal a été utilisée comme refuge par des combattants syriens anti-régime et comme abri pour un nombre indéterminé de réfugiés qui fuyaient les combats en Syrie.

- Offensive du Hezbollah -

Simultanément à l'annonce de l'armée, le Hezbollah a annoncé le début d'une offensive pour déloger l'EI du côté syrien de la frontière.

"Nous lançons l'offensive avec l'armée syrienne dans le Qalamoun ouest pour tenir la promesse faite d'éliminer le menace terroriste à la frontière" du Liban, selon les médias du Hezbollah.

Le porte-parole de l'armée libanaise a démenti toute "coordination" entre l'institution militaire et le Hezbollah ou l'armée syrienne.

Le Hezbollah est le seul parti libanais qui n'a pas rendu ses armes à la fin de la guerre civile du Liban (1975-1990). Son puissant arsenal est source de divisions au Liban, ses détracteurs accusant le parti d'être un Etat dans l'Etat.

La dernière grande bataille de l'armée libanaise remonte à 2007, lorsqu'elle a affronté pendant trois mois des jihadistes dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared (nord). Il y a eu plus de 400 morts dont 168 soldats et 220 islamistes.

Le Liban, pays de quatre millions d'habitants, accueille un million de réfugiés syriens.

La guerre en Syrie a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés depuis 2011.

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