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Libye: l'ONU réunit les parties rivales à Tunis avant une conférence internationale

Les parties rivales libyennes se sont réunies jeudi à Tunis en présence du nouvel émissaire onusien, qui a tenté de faire avancer le projet contesté de gouvernement d'union parrainé par l'ONU, avant une conférence internationale prévue dimanche à Rome.

"C'est la première fois que je rencontrais l'ensemble des membres du dialogue politique libyen. Durant cette longue session, j'ai senti un consensus (...) sur l'urgence de parvenir à la signature de l'accord", a dit à la presse Martin Kobler, évoquant notamment "l'expansion de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique)" dans le pays.

"J'ai également constaté un fort consensus sur le fait de ne pas rediscuter le texte de l'accord car ça serait ouvrir la boîte de Pandore. (...) Oui, tout le monde a des réticences, y compris moi, mais l'accord est sur la table", a ajouté le responsable onusien.

M. Kobler, qui a succédé il y a quelques semaines à l'Espagnol Bernardino Leon, a précisé que les pourparlers reprendraient vendredi dans le même hôtel de la banlieue de Tunis.

- Pression -

"Nous allons définir les messages pour la réunion de Rome. La communauté internationale est très impliquée, en raison notamment de la menace terroriste. Il doit y avoir un gouvernement légitime très prochainement", a-t-il avancé.

La conférence dimanche à Rome doit être co-présidée par le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Elle intervient à un moment où la communauté internationale accentue la pression sur les parties libyennes en conflit face à la progression du groupe Etat islamique (EI) dans ce pays en proie au chaos.

Jeudi, la France a de nouveau souligné qu'il n'était "pas possible de laisser Daech proliférer en Libye".

"On ne peut plus attendre, il y a urgence", a lancé Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, en marge d'une réunion à Tunis du groupe 5+5 Défense, une instance qui réunit les dix pays de Méditerranée occidentale.

Après six mois de négociations, un projet d'accord sur un gouvernement d'union en Libye avait été annoncé début octobre au Maroc.

Mais le texte, qui comprend la nomination d'un Premier ministre en la personne de Fayez el-Sarraj, a ensuite été rejeté par les deux Parlements rivaux.

Dimanche dernier à Tunis, d'autres représentants des factions libyennes ont en outre signé un protocole d'accord interlibyen totalement distinct du processus onusien.

Négociée dans le secret "sans interférence étrangère" selon ses promoteurs, cette "déclaration de principe" prévoit notamment la nomination d'un Premier ministre sous 15 jours.

Jeudi, l'émissaire de l'ONU, dont la médiation bénéficie du soutien des grandes puissances, a de nouveau écarté la viabilité d'un processus alternatif, en dénonçant tout "agissement dans le dos des participants au dialogue".

La Libye est livrée à des milices armées depuis la chute de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis un an, deux autorités rivales --l'une basée à Tripoli, l'autre reconnue par la communauté internationale et installée dans l'est-- se disputent le pouvoir.

Ce conflit fratricide a permis l'émergence du groupe EI.

Le chaos libyen favorise également le passage de milliers de migrants tentant de rejoindre les côtes européennes, situées à moins de 300 kilomètres.

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