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Logements hors de prix, transports saturés, manque d'espace: ils sont de plus en plus nombreux à quitter Londres

Face à ces obstacles, de plus en plus de Londoniens choisissent de quitter la vie trépidante de la capitale britannique mais contrairement au passé, ce n'est plus la campagne environnante qui les attire mais d'autres villes, à commencer par Birmingham.

Alors que la crise du logement est un des thèmes majeurs de la campagne électorale en vue des législatives du 7 mai, l'Office national des statistiques, l'ONS, a annoncé en février que près de 60.000 personnes âgées de 30 à 39 ans avaient quitté Londres entre juin 2012 et juin 2013, un record. Parmi eux, nombreux sont ceux qui ont choisi de s'établir à Birmingham (centre-ouest), Bristol ou Manchester (nord). "Les prix à la location sont moitié moins élevés qu'à Londres où la vie est devenue extraordinairement hors de prix", constate à propos de Birmingham Kelly Convey, voyageuse-blogueuse pour le site Expedia.

Acheter un logement? 700.000 euros à Londres, 167.000 euros à Birmingham

Quant à l'achat, il en coûte en moyenne 500.000 livres (près de 700.000 euros) pour acquérir un logement à Londres contre environ 120.000 livres (167.000 euros) à Birmingham. Si Kelly Convey est prête à "dépenser jusqu'à (son) dernier sou" pour continuer de s'offrir la vie londonienne, tout le monde n'est pas dans son cas.

Le journaliste Tom Cullen, après 12 ans passés à Londres, a préféré s'installer à Birmingham en 2013, où il a créé le site ichoosebirmingham.com qui recense lieux de sortie, restaurants et boutiques de mode. "Birmingham m'a fait la meilleure offre", résume-t-il prosaïquement dans un billet pour le quotidien The Independent, énumérant "le prix de l'immobilier, la culture, les restaurants (...) les écoles, l'espace et les coûts bas pour lancer une start-up".

Chris Pyatt, 29 ans, a lui aussi préféré élire domicile à Birmingham pour lancer son entreprise de design web car "c'est moins cher qu'à Londres". "Vous avez tous les avantages: de bonnes universités, une main d'œuvre moins chère, et c'est au centre du pays", explique-t-il dans ses bureaux situés au dernier étage d'un immeuble néo-géorgien, à cinq minutes à pied de la gare centrale.

Une génération qui aime la ville 

Longtemps réputée triste et grisâtre, la ville de 1,2 million d'habitants a aussi entamé une mue spectaculaire qui contribue à son nouveau charme.

"Ce n'est pas exactement la ville la plus glamour du pays (...) mais elle est en train de se transformer, de devenir plus attrayante", constate Kelly Convey. Le centre-ville, presque entièrement détruit par les bombardements nazis, a été reconstruit au lendemain de la guerre à grand renfort de béton et quadrillé d'autoroutes qu'il était impossible de franchir autrement qu'en empruntant des passages souterrains glauques.

Aujourd'hui, la capitale des West Midlands est engagée dans un vaste chantier de rénovation: des autoroutes sont supprimées, de nouveaux bâtiments à l'architecture dernier cri construits (dont la nouvelle bibliothèque, le centre commercial du Bullring ou la galerie The Mailbox), la gare transformée. Et les complexes de bureaux sont en plein boom. "L'an dernier nous avons attiré 6.000 emplois, 77 projets, des investissements dans l'immobilier", souligne Neil Rami, directeur général de Marketing Birmingham, le bras commercial de la ville.

Mais pourquoi choisir Birmingham ou d'autres villes moyennes quand la mode il y a quelques années encore était de s'installer dans les environs de la capitale? "On constate aujourd'hui qu'il y a une génération qui aime les villes, veut avoir toutes les infrastructures à sa porte et non pas vivre à la campagne", dit Neil Rami.

"C'est bien moins stressant ici"

Restaurants (dont quatre sont étoilés au Michelin), orchestre symphonique, boutiques, écoles mais aussi espaces verts et équipements sportifs sont parmi les atouts de Birmingham. Autre avantage: la proximité. "Cela me prend 12 minutes le matin pour aller de chez moi au centre-ville", raconte Neil Rami. A Londres "il faut une heure pour aller au moindre endroit", se plaint Kelly Convey, "c'est bien moins stressant ici". "Les transports de Londres sont saturés alors que la population explose", dénonce également le directeur général de la chambre de commerce et d'industrie de la capitale, Colin Stanbridge, dans le quotidien économique gratuit City A.M. Les entreprises se plaignent du chaos qui règne certains matins dans les trains ou le métro et entraîne retards ou absence de leur personnel.

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