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Manif des "Insoumis": "On peut encore faire plier le gouvernement!"

"On peut encore faire plier le gouvernement !": Thomas, gilet de la CGT sur le dos, veut y croire. Comme lui, des syndicalistes, des communistes ou des citoyens non-encartés se sont joints samedi à Paris aux partisans de La France insoumise à l'appel de Jean-Luc Mélenchon pour s'opposer à la réforme du Code du travail.

Dans ce cortège éclectique, si le slogan "Non au coup d’État social" barre la grande majorité des pancartes, c'est le cri "Résistance" qu'entonnent le plus les manifestants.

"Je suis fonctionnaire donc je ne crois pas que je serai touchée" par la réforme du Code du travail, "mais je me bats pour les jeunes", confie Katrine, 59 ans. Un peu plus loin, près du cortège de tête, Alexandre Braud se tient debout, autocollant LFI sur la poitrine.

Le jeune professeur a "corrigé ses copies dans le train de nuit" depuis Toulouse pour "montrer que les militants LFI sont toujours mobilisés".

Surgit alors dans le cortège de tête, brièvement, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, sous quelques applaudissements. Un militant LFI chuchote à sa voisine: "Il nous a quand même bien tapé dessus à la fête de l'Huma".

D'autres figures communistes restent plus longtemps, à l'instar de l'ancienne ministre Marie-George Buffet. A quelques pas d'elle, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon et sa nouvelle barbe font sourire. "Ça fait rebelle", plaisante un manifestant.

"Je suis là résolument et sans états d'âme", assure M. Hamon, qui se fend d'une accolade avec Jean-Luc Mélenchon avant de quitter le cortège en route.

- Pas de 'chicaneries' mais de 'l'unité' -

Le leader de La France insoumise, lui, savoure: "On a l'impression qu'on est au-delà de tout ce qu'on a fait jusqu'à présent". Le député des Bouches-du-Rhône prend le temps de s'arrêter fréquemment, tout sourire, pour serrer les mains de militants.

En jean et écharpe tricolore autour du cou, il lève à l'envi le poing avec ses camarades parlementaires, en réponse aux "résistance!" scandés de tous côtés.

"Quand on combat, le reste paraît bien dérisoire", salue le député LFI Alexis Corbière, en allusion à la désunion à la gauche de la gauche. Il préfère se féliciter de la présence de socialistes et de communistes dans le cortège.

Le NPA resté en retrait du défilé, reprochant à Jean-Luc Mélenchon d'avoir refusé "une manifestation unitaire". Ce dernier va tout de même à la rencontre de Philippe Poutou.

"Je suis content, j'ai discuté avec Mélenchon quelques instants. On a besoin de se mettre autour d'une table pour discuter mais aussi pour établir une stratégie commune qui fera plier le gouvernement", confie quelques instants plus tard l'ex-candidat à la présidentielle.

Près de la place de la République, Suzanne Desmarest, 54 ans, au chômage, défile avec un drapeau de la CGT. "On a déjà manifesté le 12 et jeudi 21. On est la base du syndicat, et ce que veut la base, c'est l'unité contre Emmanuel Macron" lance-t-elle, indifférente aux interrogations sur une OPA de LFI sur les syndicats.

"Il n'y a pas de différence, les sujets sociaux relèvent évidemment de la politique. Enfin, on se sent soutenus! L'union fait la force", plaide-t-elle.

Son mari, Patrick Raoult, 52 ans, poursuit: "Le lundi et jusqu'au vendredi, je suis à la CGT, le soir et le weekend, je peux être un partisan de Mélenchon ou de Hamon! Et puis, on tient à la notion de front social. On sait qu'il y a des chicaneries mais là, on a besoin d'unité".

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