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Nouveau rôle majeur pour O.J. Simpson: la liberté

Il y a eu l'O.J. star du football américain, l'O.J. fuyard en Ford Bronco, l'O.J. acquitté d'un double meurtre, l'O.J. braqueur humilié en prison: O.J. Simpson retrouve maintenant les projecteurs pour un nouveau rôle majeur, l'homme libre.

Aujourd'hui âgé de 70 ans, l'ancien champion peut théoriquement demander dès dimanche la sortie anticipée de son pénitencier de Lovelock, dans l'Etat du Nevada, après avoir passé neuf ans derrière les barreaux pour une attaque à main armée.

Mais, pour des raisons pratiques, la libération ne devrait intervenir qu'à partir de lundi, selon les médias et son avocat.

"Il est désormais très, très impatient", a confié Malcolm LaVergne, le défenseur du prisonnier, à l'antenne de la chaîne KTNV-TV à Las Vegas. "Il est rempli d'optimisme".

L'un des détenus les plus célèbres des Etats-Unis, O.J. Simpson avait il y a 22 ans été déclaré non coupable du meurtre en 1994 de son ex-épouse et d'un ami de celle-ci à Los Angeles.

Ce "procès du siècle", sur-médiatisé et extrêmement chargé sur le plan racial, avait captivé le pays et le verdict innocentant Simpson continue de susciter la controverse près d'un quart de siècle après.

"The Juice", ainsi qu'il est surnommé, avait paradoxalement été condamné au civil pour ces mêmes faits quelques mois plus tard.

Cela n'a pas signifié la fin des ennuis de l'ancien athlète noir, également acteur de cinéma et commentateur sportif.

- Braqueur à Las Vegas -

O.J. Simpson a continué à défrayer la chronique judiciaire avec ses problèmes financiers et en étant suspecté de diverses infractions mineures.

Puis, le 13 septembre 2007, il a fait irruption avec cinq hommes de main dans un hôtel-casino de Las Vegas pour y "récupérer", sous la menace d'armes, des souvenirs sportifs auprès de revendeurs.

Il devait initialement purger jusqu'à 33 ans de prison pour ces faits qualifiés d'enlèvement, cambriolage et vol à main armée, mais s'est vu accorder une remise de peine pour une partie de ses condamnations.

En juillet dernier, il est parvenu à raccourcir davantage sa sentence, en convainquant la commission des libertés conditionnelles du Nevada de ses bonnes facultés de réinsertion.

"Je m'engage à changer pour être une personne meilleure", a promis l'ancienne vedette des années 1970, qui reste charismatique et populaire près de quatre décennies après sa retraite de la NFL, la ligue de football américain.

Logique, par conséquent, que les autorités redoutent une nouvelle médiatisation extrême autour du détenu libéré.

Surtout si on se rappelle sa fuite le 17 juin 1994, à bord d'une Ford Bronco blanche, qui avait été diffusée en direct par les chaînes américaines. Un moment d'une intensité folle, qui a marqué l'histoire de la télévision des Etats-Unis.

- Médias tenus à l'écart -

A l'opposé, la sortie de Simpson, dont la vie tumultueuse a fait l'objet d'une récente série récompensée aux Emmy awards, pourrait se passer loin des caméras.

"Nous avons essayé de le traiter comme nous l'aurions fait avec n'importe quel autre détenu", a expliqué à l'AFP Brooke Keast, porte-parole des services pénitentiaires du Nevada.

"Nous n'autorisons aucun média à être présent sur place pour la libération de Simpson. Nous ne le relâcherons pas si des médias s'apprêtaient à le prendre en chasse dans son véhicule. Nous avons la possibilité théorique de retarder la libération durant des semaines si nécessaire", a-t-elle mis en garde.

O.J. Simpson a assuré n'avoir d'autre projet que de passer du temps avec ses amis et ses enfants, jouer au golf, en Floride où il prévoit de faire son retour.

"Il a eu un comportement modèle en tant que prisonnier", a affirmé son avocat Malcolm LaVergne. "Je m'attends à ce qu'il ait un comportement modèle en tant que personne en liberté conditionnelle".

La procureure générale de la Floride, Pam Bondi, s'est déclarée radicalement opposée à l'installation d'O.J. Simpson dans son Etat.

"Les Floridiens sont bien au courant du passé de M. Simpson, de son dédain injustifiable pour les vies humaines, et de son mépris de la loi quant aux actes odieux pour lesquels il a été condamné au civil", a écrit Mme Bondi. "Notre Etat ne va pas devenir un club de loisirs pour un criminel condamné".

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