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Obama lance un message de fermeté face aux violences antiaméricaines

Le président Barack Obama a lancé vendredi un message de fermeté et de détermination vis-à-vis des violences qui s'étendent dans le monde arabo-musulman, lors d'une cérémonie marquant l'arrivée aux Etats-Unis des dépouilles des Américains tués cette semaine en Libye.

"Leur sacrifice ne sera jamais oublié, nous ferons rendre des comptes à ceux qui nous les ont pris. Nous tiendrons bon face aux violences contre nos missions diplomatiques", a affirmé M. Obama, au côté des quatre cercueils de ses compatriotes morts mardi dans l'attaque contre le consulat de Benghazi.

"Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les Américains en poste à l'étranger, que ce soit en augmentant la sécurité de nos établissements diplomatiques, en oeuvrant avec les pays qui ont une obligation d'en assurer la sécurité, ou en disant sans équivoque que ceux qui s'en prennent à des Américains devront rendre des comptes", a ajouté le président américain, au cours d'une cérémonie organisée à la base aérienne d'Andrews, dans la banlieue Est de Washington.

M. Obama avait auparavant prononcé l'éloge des quatre Américains tués à Benghazi: l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, un ancien militaire de l'US Air Force, Sean Smith, officier chargé du service des communications au consulat, et deux anciens membres des commandos d'élite de la Marine américaine, chargés de la sécurité.

Ces quatre hommes "n'ont pas seulement embrassé l'idéal américain, ils l'ont vécu", a-t-il déclaré. "Ils le personnifiaient. Le courage, l'espoir, et oui, l'idéalisme. Cette idée fondamentalement américaine que nous pouvons quitter le monde après l'avoir rendu un peu meilleur", a-t-il souligné.

Les quatre hommes ont été tués le jour anniversaire du 11-Septembre, lors de l'assaut du consulat à la suite d'une manifestation contre un film qui dénigre l'islam mis en ligne sur internet par un producteur américain.

Ce film, dont Washington a condamné la diffusion mais a expliqué ne pas pouvoir l'interdire en raison du premier amendement de la Constitution américaine qui sanctuarise la liberté d'expression, a provoqué des manifestations de masse parfois meurtrières dans plusieurs autres pays du monde arabo-musulman.

A Andrews, les cercueils recouverts de drapeaux américains ont été déchargés d'un avion gros-porteur C-17 par des Marines en grand uniforme, et placés sur des catafalques dans un hangar de la base, tandis qu'une fanfare militaire jouait des airs lents et solennels.

Intervenant avant M. Obama, Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine, a affirmé que les pays du Printemps arabe, mouvement populaire ayant débuté fin 2010 qui a provoqué la chute d'hommes forts en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen, "n'ont pas troqué la tyrannie d'un dictateur pour la tyrannie des foules".

Après quatre jours de violences, Mme Clinton a aussi exhorté les "gens sensés et les dirigeants responsables de ces pays à faire tout qu'ils peuvent pour rétablir la sécurité et poursuivre ceux qui sont derrière les violences".

Elle a prédit des "jours à venir plus difficiles", mais "il est important que nous ne perdions pas de vue un fait fondamental: l'Amérique doit continuer à montrer la voie au monde. Nous le devons à ces quatre hommes".

Des dizaines de milliers de musulmans ont manifesté vendredi, en particulier dans le monde arabe, pour dénoncer le film. Des violences ont fait cinq morts, notamment en Tunisie et au Soudan.

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