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Syrie: Poutine réunit Erdogan et Rohani pour préparer l'après-conflit

Vladimir Poutine réunit mercredi les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani pour "oeuvrer au règlement à long terme du conflit" syrien, à quelques jours de la reprise de pourparlers à Genève.

Avec ce sommet qui doit s'ouvrir dans l'après-midi dans la station balnéaire russe de Sotchi (sud-ouest), le maître du Kremlin, principal soutien de Bachar al-Assad, veut préparer l'après-conflit alors que le régime, soutenu par l'armée russe, a repris une grande partie du territoire syrien aux rebelles et jihadistes.

Il a précédé la rencontre d'intenses contacts diplomatiques, recevant lundi le président syrien et s'entretenant mardi au téléphone avec plusieurs chefs d'Etat dont le président américain Donald Trump, auquel il a assuré vouloir "œuvrer activement en faveur d'un règlement à long terme du conflit", selon le Kremlin.

La Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, sont les parrains du processus d'Astana, la capitale kazakhe, qui a permis la mise en place de quatre "zones de désescalade" sur le territoire syrien.

Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain et de réunir autour d'une table des représentants du régime et de l'opposition pour parler de questions militaires alors que les pourparlers politiques de Genève étaient au point mort. Moscou veut désormais trouver un relais politique à ce processus.

Le lancement de la campagne de frappes aériennes russes en septembre 2015 a déjà constitué un tournant de cette guerre qui a fait au moins 330.000 morts et des millions de réfugiés en six ans.

Il a permis à l'armée syrienne de ravir au groupe jihadiste Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre et de chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le nord. Les forces du régime ont chassé dimanche soir les jihadistes de Boukamal, leur dernier fief urbain en Syrie.

- 'Bel avenir' -

Avant de s'envoler pour Sotchi, Hassan Rohani a dit espérer que le sommet de Sotchi "pose les bases d'un bel avenir pour la Syrie", précisant que seraient abordées les "questions liées à la reconstruction et au retour des réfugiés".

"L'avenir de la Syrie ne sera pas aux mains des puissances étrangères. L'avenir de la Syrie appartient au peuple syrien", a-t-il souligné.

Les trois chefs d'Etat doivent discuter d'un éventuel "Congrès de dialogue national syrien" réunissant en Russie régime et opposition, idée lancée fin octobre mais rejetée par l'opposition, attachée au processus de Genève qui reprend le 28 novembre.

Point d'achoppement auquel se sont heurtées toutes les initiatives pour trouver une issue politique: le sort de Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000 et qui apparaît désormais en position de force.

Consacrant cette stature, Vladimir Poutine a reçu lundi le président syrien dans sa résidence à Sotchi, les photographes montrant les deux alliés se donner l'accolade. C'était sa première visite en Russie, et à l'étranger, depuis octobre 2015, juste après le lancement de l'intervention militaire russe qui lui avait permis de reprendre l'avantage.

Face à un président conforté par ses succès militaires, l'opposition syrienne tente d'unifier ses position. Ses principales factions ont entamé des négociations mercredi à Ryad en présence de l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a annoncé son intention de se rendre à Moscou jeudi.

Poursuivant ses consultations mardi soir, Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et Donald Trump.

Selon la Maison Blanche, les deux chefs d'Etat souhaitent "assurer la stabilité d'une Syrie unifiée et libérée de toute intervention nuisible et de refuges pour terroristes", ainsi que "trouver une solution pacifique à la guerre civile en Syrie".

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