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Près de 5.000 combattants étrangers de l'Etat islamique sont sur le chemin du retour: leur identification est une "priorité"

Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Liège jugera deux hommes et une femme de retour de Syrie. Ce qu'on appelle des "returnees". Ceux-ci comparaissent libres. En marge de ce procès, on dresse un constat: 20 à 50 % des combattants étrangers en Syrie et en Irak sont sur le chemin du retour vers l'Union européenne. De passage à Bruxelles, le spécialiste terrorisme des Nations-Unies s'est confié à Sébastien Rosenfeld.

Près de 5.000 combattants du groupe terroriste Etat islamique sont sur le retour. Un tiers vers les pays de l’Union européenne. Pour le directeur exécutif contre le terrorisme de l’ONU, leur identification est une priorité.

L’enjeu est de distinguer les radicalisés de ceux qui veulent réellement se réintégrer. "Naturellement on pourrait penser que les familles, par exemple les femmes et les enfants, constituent plutôt des maillons faibles et les hommes des maillons forts. Ce n’est pas évident. Il faut vraiment faire un triage sérieux pour savoir si les femmes qui sont revenues étaient des combattantes. Il ne faut pas oublier qu’il y a deux par exemple en France on avait 40% de combattants qui partaient qui étaient des femmes", indique Jean-Paul Laborde.

Le directeur exécutif contre le terrorisme explique que les autorités font face à des personnes qui n’obéissent à aucune règle préétablie, ni dans leur mode de déplacement, ni dans leur profil.

La réinsertion des enfants et des adolescents constituent un défi majeur. "On a quelques éléments de référence avec par exemple l’appréhension du crime. Si des jeunes ont participé ou étaient élevés dans un milieu ambiant qui était celui du crime organisé, on connaît déjà ça. Donc, il faudrait travailler sur les mêmes questions. Ces enfants-là relèvent presque pas seulement de l’éducation mais de la réhabilitation, c’est-à-dire ce que l’on fait pour des gens qui ont déjà subi des lavages de cerveau", souligne Jean-Paul Laborde.

Pour ce spécialiste, il faut améliorer la coopération entre les autorités judiciaires et la société civile. Il propose aussi de se servir de l’expérience de l’ONU dans la prise en charge des enfants soldats.

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