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Presse libre en danger : les exemples se multiplient

Russie, Cameroun, Chine.... Le secrétaire général de RSF Christophe Deloire et la directrice de l'information de l'AFP Michèle Léridon ont relevé mercredi certains cas de journalistes particulièrement menacés à l'occasion de la publication du rapport annuel de RSF sur l'état de la liberté de la presse dans le monde.

- Le correspondant de RFI au Cameroun Ahmed Abba a été condamné à 10 ans de prison pour de prétendus liens avec Boko Haram, alors qu'il n'y a "rien de rien" contre lui, selon M. Deloire

- La journaliste russe Elena Milachina, qui a dénoncé la répression des homosexuels en Tchétchénie, a déclaré au Washington Post que "tous les journalistes de la Novaïa Gazeta sont en danger" en raison d'un "appel au jihad" par la principale mosquée de Grozny, utilisé selon elle par les autorités tchétchènes contre son journal. Elle a décidé de quitter le pays pour l'instant.

- La journaliste iranienne Narges Mohammadi, qui milite pour l'abolition de la peine de mort en Iran, a été condamnée à 10 ans de prison en 2016.

- Pas de nouvelles depuis 2001 du journaliste suédo-érythréen Dawit Isaak, cofondateur du premier journal indépendant d'Érythrée et lauréat du Prix mondial 2017 de la liberté de la presse Unesco/ Guillermo Cano.

- Les journalistes-citoyens chinois Lu Yuyu et Li Tingyu, lauréats du prix RSF 2016, sont toujours en détention.

- Le photographe égyptien Mahmoud Abdel Shakour, surnommé Shawkan, est détenu depuis 2013.

- A Bahreïn, l'AFP n'a plus aucun journaliste car les autorités ont refusé toute accréditation, a indiqué Michèle Léridon. Un photographe qui travaillait auparavant pour l'AFP est encore pour cette raison harcelé par les autorités.

- L'AFP a dû exfiltrer son correspondant au Burundi et ses journalistes sont aussi menacés au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo et au Venezuela.

- En Turquie, alors que des journalistes turcs sont emprisonnés, les journalistes étrangers sont suspectés d'espionnage et accusés de propager de fausses informations.

- Les refus de visa en Afrique sont de plus en plus fréquents pour les journalistes étrangers, comme à Djibouti, en Erythrée, au Zimbabwe, ou au Congo Brazzaville, a ajouté Michèle Léridon.

- En Pologne, a témoigné Jaroslaw Kurski, un des dirigeants du quotidien polonais privé Gazeta Wyborcza, "depuis 18 mois, les autorités ont effectué une mainmise brutale sur les médias publics, objet d'une purge jamais vue depuis 1982". "Les médias privés sont sous pression, avec une politique de +re-polonisation" qui vise notamment les médias allemands présents en Pologne. Les médias privés sont l'objet d'une pression économique, à travers une loi anti-concentration et diverses mesures qui les privent de leurs ressources, a-t-il dénoncé lors de cette conférence de presse organisée à l'AFP.

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