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Sanofi a souffert au deuxième trimestre, mais maintient le cap

Baisse des ventes dans la plupart de ses divisions, impact de crises économiques dans des pays émergents, retard à l'allumage de son vaccin contre la dengue: Sanofi n'a pas été gâté au deuxième trimestre, dans l'attente de jours meilleurs.

Le géant pharmaceutique français a confirmé vendredi son objectif annuel d'un bénéfice par action "globalement stable" par rapport à l'an dernier à taux de change constants, malgré un déclin de 11,1% de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 1,16 milliard d'euros, selon un communiqué.

Son chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 5,1%, ou de 0,9% à taux de change constants, à 8,14 milliards d'euros, les ventes ayant reculé dans la plupart des divisions, à l'exception de l'activité de médecine de spécialité, tirée notamment par sa filiale Genzyme (maladies rares), ainsi que dans les vaccins.

En incluant Merial, sa filiale de santé animale dont les ventes progressent mais qui doit être cédée à l'allemand Boehringer Ingelheim, le chiffre d'affaires agrégé de Sanofi atteint près de 8,87 milliards d'euros.

Ce chiffre ressort également en baisse, de 4,3% ou de 0,2% à taux de change constants, soit un impact de change négatif de 4,1%, principalement en raison de la crise économique au Venezuela.

Toujours en intégrant Merial, le bénéfice net ajusté s'établit à 1,68 milliard d'euros (-8,7%, ou -3,3% à taux de change constants).

L'action Sanofi démarrait en baisse vendredi, perdant 1,44% à 75,19 euros vers 09H22 (07H22 GMT) à la Bourse de Paris, sur un indice CAC 40 en légère hausse de 0,2% au même moment.

Ces résultats trimestriels "reflètent les vents contraires que nous avions anticipés", a déclaré dans une conférence téléphonique le directeur général Olivier Brandicourt.

- Discrétion sur Medivation -

Comme prévu, l'activité du groupe dans le diabète a continué de refluer, en raison du déclin de son produit phare Lantus, une insuline glargine (analogue de l'insuline humaine): les ventes de la franchise ont reculé de 3,2% à taux de change constants, à 1,86 milliard d'euros.

Bien qu'en progression, les ventes de sa nouvelle insuline glargine Toujeo ne permettent pas encore de compenser le déclin de Lantus.

Outre le Venezuela, le groupe a aussi souffert dans d'autres pays émergents en crise comme la Russie et le Brésil, tandis qu'au Japon les ventes de son anticoagulant Plavix, autre ancien produit phare du groupe, ont continué de fortement baisser en raison de la concurrence de génériques.

Les impacts du Venezuela et du Plavix au Japon devraient toutefois diminuer au second semestre, a-t-il prévenu.

Les ventes de l'anticholestérol Praluent, autre grand espoir de Sanofi, ont progressé par rapport au début d'année, mais les "restrictions actuelles" des systèmes de santé "devraient continuer de limiter son essor cette année", selon M. Brandicourt.

Une autre déconvenue a été le vaccin contre la dengue Dengvaxia, le premier au monde lancé en fin d'année dernière, qui n'a quasiment pas réalisé de ventes sur le trimestre écoulé, bien que désormais homologué dans cinq pays, dont quatre en Amérique latine.

Sa croissance est "retardée par les récents changements politiques et la volatilité économique en Amérique latine", a expliqué M. Brandicourt.

Compte tenu du nombre limité de programmes publics de vaccination confirmés jusqu'à présent dans les pays endémiques, et d'une grande partie des homologations en Asie encore en attente, "il est improbable que Dengvaxia atteigne les ventes initialement attendues par Sanofi pour 2016", selon Sanofi.

Désireux de se renforcer en immuno-oncologie, Sanofi convoite toujours la biotech américaine Medivation, dont il a pu accéder début juillet à l'examen de ses comptes.

Toutefois Medivation a aussi accordé ce privilège à plusieurs autres groupes pharmaceutiques, dont les géants américains Pfizer, Amgen et Celgene, selon plusieurs sources.

Vendredi, M. Brandicourt est resté prudent et peu disert sur l'issue incertaine des discussions avec Medivation, en raison d'un accord de confidentialité.

"Nous continuerons de rester financièrement disciplinés dans ce processus" a-t-il souligné, tout en rappelant le caractère "attractif" de cette cible.

Sanofi avait proposé un prix d'acquisition initial de 9,3 milliards de dollars, avant de relever son offre début juillet. Toutefois Medivation a rejeté ces deux offres, considérant qu'elles sous-évaluaient sa valeur.

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