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Sanofi met fin à une vacance à sa tête avec l'arrivée de Brandicourt comme DG

Sanofi a mis fin jeudi à une embarrassante vacance à sa tête en nommant directeur général Olivier Brandicourt, un Français dont la première mission sera de rétablir des liens de confiance avec son conseil d'administration, échaudé par l'indépendance de son prédécesseur.

Olivier Brandicourt, dont le nom était mentionné depuis quelque temps dans la presse, dirige actuellement les activités pharmaceutiques du groupe allemand Bayer.

"En accord avec son ancien employeur", Olivier Brandicourt prendra ses fonctions le 2 avril, précise Sanofi dans un communiqué.

Sanofi, qui dispute à Total le titre de première capitalisation de la Bourse de Paris, n'avait plus de directeur général depuis l'éviction fin octobre de Chris Viehbacher, à la double nationalité allemande et canadienne.

L'intérim était assuré depuis par le président du conseil d'administration Serge Weinberg, un ancien haut fonctionnaire reconverti dans le capital investissement.

L'absence d'un dirigeant aux manettes opérationnelles du cinquième groupe pharmaceutique mondial aura donc duré plus de cinq mois. Mais M. Weinberg a assuré que la société n'avait pas pour autant traîné pour choisir son nouveau patron: "Nous avons trouvé un successeur en trois mois et demi. On ne peut pas dire que ce processus ait été lent", s'est-il exclamé dans un entretien au Figaro.

Médecin de formation, M. Brandicourt possède une expérience internationale de 28 ans dans l'industrie pharmaceutique, souligne Sanofi, en rappelant ses passages chez Warner-Lambert, Pfizer et enfin Bayer.

M. Brandicourt a notamment fait partie du comité exécutif de Pfizer, le premier groupe pharmaceutique mondial, entre 2010 et 2013.

"La solide expérience d'Olivier Brandicourt combinée à son profil international, à sa connaissance parfaite du marché américain et des marchés émergents de la santé, et à sa capacité à fédérer les équipes insuffleront un nouveau dynamisme à la stratégie de diversification et d'innovation de Sanofi", a indiqué M. Weinberg pour expliquer ce choix.

"En dirigeant plusieurs divisions clés de la santé, (M. Brandicourt) a acquis un très large champ d'expertise et de connaissance de l'industrie pharmaceutique; il a été à l'initiative du lancement de nombreux produits, et il a mené à bien des opérations d'acquisition et d'intégration stratégiques", a encore fait valoir Sanofi.

Son prédécesseur Chris Viehbacher était largement crédité d'avoir repositionné le laboratoire français sur plusieurs axes prometteurs de développement, comme le traitement du diabète, les vaccins ou les médicaments issus des biotechnologies.

- Des liens distendus avec les administrateurs -

Sanofi avait ainsi pu franchir sans trop d'encombre un passage délicat, marqué par la perte d'exclusivité de ses brevets sur plusieurs traitements phares.

Mais M. Viehbacher s'était aliéné progressivement son conseil d'administration, en ne l'informant pas en amont de décisions importantes, notamment lors de la restructuration d'une partie des activités française du groupe.

Les administrateurs de Sanofi lui reprochaient également de passer beaucoup de temps à Boston, au siège de Genzyme, la société américaine de biotechnologies que M. Viehbacher avait emportée de haute lutte en 2011.

"La poursuite du développement du groupe exige aujourd'hui un management fédérant plus largement les talents, une focalisation plus grande sur l'exécution et une collaboration étroite et confiante avec le conseil d'administration", avait expliqué le conseil d'administration fin octobre pour justifier l'éviction d'un dirigeant très apprécié des marchés.

Et au Figaro, M. Weinberg a expliqué en creux que M. Brandicourt "saura travailler en équipe et communiquer de façon ouverte et transparente, tant en interne qu'en externe".

Le président du "board" a expliqué avoir rencontré une douzaine de candidats au poste, dont certains n'étaient pas français, démentant ainsi des informatiques de presse selon lesquelles le groupe s'était concentré sur la recherche d'un patron venu de l'Hexagone.

Sanofi a dégagé l'an dernier un bénéfice net en hausse de 18,1% à 4,4 milliards d'euros, sur des ventes de 33,8 milliards d'euros.

La société valait jeudi soir 115,9 milliards d'euros en Bourse, contre 109,3 milliards pour Total, son ancienne maison-mère.

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