Accueil Actu

Séisme au Mexique: une foule de volontaires prête main forte aux secours

Une foule de volontaires s'empresse de fouiller les décombres, apporter des vivres, former des chaînes humaines compactes pour distribuer eau, nourriture et médicaments après le séisme à Mexico.

Une solidarité telle que les secours appellent la population à canaliser ses efforts.

Cette mobilisation massive des Mexicains après la secousse de magnitude 7,1 qui a secoué mardi leur pays et fait plus de 200 morts, rappelle celle de 1985.

Il y a tout juste 32 ans, un 19 septembre également, un puissant séisme de 8,1 faisait plus de 10.000 morts. Face à l'inaction du gouvernement, les Mexicains n'avaient eu d'autre choix que de s'organiser eux-mêmes, marquant un tournant dans l'histoire du pays.

Dès mardi, les habitants de la capitale ont rejoué la scène, cette fois au coude-à-coude avec les autorités. Ils sont venus par milliers constater l'ampleur des dégâts, s'emparer de voitures pour transporter des gravas ou de l'aide humanitaire, unissant leurs forces à la recherche de survivants.

- Héros anonymes--

Dans les décombres de l'école primaire Enrique Rebsamen, où 21 enfants ont été tués, un volontaire civil sans aucun entraînement, est devenu mercredi la pièce maîtresse du sauvetage d'une petite fille coincée depuis plus de 24 heures sous les décombres de son école.

Grâce à sa petite taille, il a pu se frayer un chemin à travers les débris pour établir un contact avec cette élève, et lui faire passer de l'eau.

Des milliers de personnes notamment des étudiants viennent proposer leurs services pour inspecter des édifices endommagés, creuser, accueillir des blessés ou apporter une aide psychologique.

Les allées-venues et le brouhaha s'arrêtent uniquement quand les secours officiels et les bénévoles lèvent ensemble le poing : c'est le signal qu'il faut se taire pour tenter de capter tout appel au secours d'un survivant.

La solidarité est telle que sur le terrain et dans les médias, la population est appelée à ne plus envoyer d'aliments périssables et désormais les secouristes spontanés font l'objet d'une sélection.

"La nourriture va se perdre, nous n'avons déjà plus besoin d'eau. Nous avons fait une liste de matériels médicaux et de personnels dont nous avons besoin", exhorte au porte-voix un militaire devant une foule bien décidée à prendre part aux opérations de sauvetage ou de sécurisation des lieux fragilisés par la secousse.

"Je ne te peux pas te laisser passer sans casque !", lance un chef de la protection civile à un jeune homme s'improvisant secouriste. Mais ce dernier parvient à s'en procurer un et se diriger vers les décombres.

Près de là, une femme distribue des sandwichs aux volontaires tandis que d'autres donnent de l'eau. Dans un restaurant fermé, des employés préparent des repas qu'ils vont distribuer gratuitement aux familles qui ne peuvent regagner leur domicile.

Dans les rues, on croise des sauveteurs couverts de poussière, équipés de gilets, de pioches ou de pelles.

"Chante et ne pleure pas" scande un groupe de volontaires, reprenant le refrain d'une chanson populaire mexicaine, "Cielito lindo".

Une famille tend des pancartes : "Merci pour votre aide" tandis que d'autres agitent le drapeau du Mexique.

- 'Partagez votre internet!'-

D'ordinaire très critique envers les militaires, déployés contre le trafic de drogue dans le pays et accusés de nombreuses exactions, la population semblait apprécier le rôle de l'armée dans les opérations de sauvetage en cours.

En 1985, l'Etat avait failli. Le président Miguel de la Madrid était resté invisible durant des heures. La population s'était sentie abandonnée.

Sur les décombres de la ville s'est ainsi formé une société civile organisée qui a posé les bases de la protection civile mexicaine.

Des hommes menus se glissaient dans d'étroites fentes pour retrouver des rescapés et ont donné naissance aux "Topos", une brigade spécialisée qui a ensuite voyagé à travers le monde au rythme des catastrophes.

Depuis mardi à Mexico, les volontaires mettaient même en commun leurs connexions. "Partagez votre internet sur votre portable, enlevez le mot de passe pour que les gens coincés sous les décombres puissent se connecter !", exhortaient des habitants aux abords des bâtiments effondrés.

À la une

Sélectionné pour vous