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Séisme dévastateur au Népal: plus de 2.200 morts et des répliques effrayantes

De violentes répliques ont secoué dimanche le Népal et sa capitale Katmandou, déjà très durement éprouvés, au lendemain du séisme dévastateur qui a fait près de 2.400 morts, tandis que la communauté internationale accélère son assistance au pays himalayen.

La réplique la plus forte a atteint la magnitude 6,7 dans une zone située au nord-ouest de Katmandou, non loin de la frontière chinoise, selon l'Institut américain de géophysique (USGS). Elle a été ressentie jusqu'au mont Everest, où elle a déclenché de nouvelles avalanches, selon des alpinistes sur place. "On vient juste d'avoir notre plus forte réplique jusqu'à présent ici au camp de base de l'Everest. Plus petite que la secousse originelle, mais le glacier a tremblé et avalanches", a tweeté un alpiniste, Jim Davidson.


Un bilan qui continue de s'alourdir

Selon le centre national des opérations d'urgence népalais, le tremblement de terre de magnitude 7,8 a fait 2.352 morts et 6.239 blessés au Népal même - le plus meurtrier depuis 80 ans - selon un bilan encore provisoire dimanche soir. En Inde, les autorités ont fait état de 67 morts, en majorité dans l'Etat oriental du Bihar. Dix-huit personnes ont trouvé la mort au Tibet, selon la presse officielle chinoise. Le tremblement de terre a aussi touché le Bangladesh. Ce bilan est susceptible de grimper et les agences humanitaires sur place ont toujours le plus grand mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins.

"Nous avons dépêché des hélicoptères dans les zones reculées. Nous fouillons les décombres des immeubles effondrés pour voir s'il y a des survivants", a déclaré le porte-parole de la police nationale, Kamal Singh Bam. Selon l'USGS, le séisme s'est produit à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou. Les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes vers midi heure locale samedi (autour de 07H15 GMT).


Des centaines d'immeubles rasés

A Katmandou, nombre d'habitants ont été contraints de passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune, malgré le froid. Des centaines d'immeubles ont été rasés et une partie de la ville est privée d'électricité. Le choc a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale, où environ 150 personnes devaient se trouver au moment du séisme, selon la police. Une trentaine de corps ont été extraits des ruines ainsi qu'une vingtaine de blessés, a dit à l'AFP un responsable de la police locale, Bishwa Raj Pokharel. Des neuf étages de cette tour blanche surmontée d'une flèche de bronze, datant du XIXe siècle, ne restaient que des décombres, selon les images des télévisions.


"Je suis terrifié moi aussi mais il faut bien faire ce que l'on peut pour aider les autres"

Les hôpitaux de la ville sont remplis de blessés, souffrant de multiples fractures des membres et autres traumatismes. "L'électricité est coupée. Les systèmes de communication sont encombrés, les hôpitaux bourrés à craquer et manquent de place pour accueillir les cadavres", a déclaré à l'AFP la responsable régionale d'Oxfam, Helen Szoke.

La Croix-Rouge s'inquiète du sort des villageois des zones rurales isolées proches de la zone de l'épicentre. "Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables", a averti Jagan Chapagain, directeur pour l'Asie-Pacifique de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). "Les routes ont été endommagées ou bloquées par des coulées de boue. Les communications sont rompues, ce qui nous empêche d'entrer en contact avec les branches locales de la Croix-Rouge et d'obtenir des informations crédibles".

"Nous avons vu des scènes terribles de destruction, des hôpitaux qui ont été évacués et des patients soignés dehors à même le sol, des maisons et des immeubles démolis, des routes avec des crevasses béantes", a renchéri Eleanor Trinchera, coordinatrice pour Caritas Australia.


Des grimpeurs étrangers décédés

Les rescapés de l'Everest ont également narré une scène dantesque d'avalanche: "J'ai couru et la vague, semblable à un immeuble blanc de 50 étages, m'a aplati. J'ai essayé de me relever et elle m'a aplati à nouveau", a raconté à l'AFP George Foulsham, un biologiste de Singapour féru de montagne.

Dix-huit décès ont été confirmés dans l'Everest par un responsable du tourisme népalais à la suite de la première avalanche consécutive au séisme de samedi. Parmi les morts, figurent "des grimpeurs étrangers", selon un responsable de l'office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha. Un ingénieur américain travaillant pour Google aux Etats-Unis, Dan Fredinburg, est mort dans l'avalanche, a annoncé sa famille.

Six hélicoptères ont réussi à atterrir sur le sommet himalayen, à la faveur d'une amélioration des conditions météorologiques, pour secourir des victimes de l'avalanche, a rapporté une journaliste de l'AFP présente sur les lieux. "Les gens sont allongés sur des brancards tandis que les hélicoptères atterrissent", a témoigné dans un texto la directrice du bureau népalais de l'AFP, Ammu Kannampilly, en reportage sur place. "Le temps est clair, un peu de neige".

En ce début de saison, des centaines d'alpinistes se trouvent au camp de base du toit du monde, situé à 5.500 mètres d'altitude.


Solidarité internationale

La communauté internationale a commencé à se mobiliser.

Les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'équipes de secours et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars.

L'Inde voisine a dépêché deux avions de transport militaires et la Chine a annoncé l'envoi d'une équipe de 62 secouristes aidés de chiens. Deux avions russes transportant des sauveteurs devaient quitter la Russie dimanche, selon le ministère des Situations d'urgence.

Certaines ONG françaises, comme Médecins du Monde, Handicap International et Action contre la Faim ont déjà des équipes à pied d'oeuvre.

Plusieurs équipes composées de chirurgiens, de médecins, de logisticiens et de coordinateurs, sont parties ou s'apprêtent à partir d'Inde, de Bruxelles, du Japon et de Paris, selon Laurent Sury, responsable des programmes d'urgence à Médecins sans frontières.

MSF compte également "déployer un hôpital gonflable pour prendre en charge les blessés" à l'extérieur de Katmandou, a-t-il affirmé à l'AFP. L'hôpital, qui comprend deux blocs chirurgicaux et une salle de réveil, a une capacité de 60 à 80 lits.



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