Accueil Actu

Sur les ruines des terroristes en Irak (1/4): nos journalistes avec les soldats d'élite belges sur la ligne de front

Premier d'une série de reportages de nos envoyés spéciaux qui se sont rendus en Irak, dans la région de Mossoul où se déroule l’offensive contre l’organisation terroriste Etat islamique. Jean-Pierre Martin et Dominique Sokolowski nous montrent, pour la première fois, des soldats et des forces spéciales belges en opération. Une trentaine d'hommes au total.

Les jihadistes du groupe terroriste Etat islamique (EI) sont là, au pied du massif rocheux. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre les soldats d'élite belges épient leur moindre mouvement. Grâce à ces jumelles ultra-puissantes, ils tentent de repérer les chefs. Ce village est un des derniers bastions jihadistes au nord de Mossoul. "Il y a des endroits où on voit les gens courir d'un bâtiment à l'autre", décrit un soldat d'élite belge.

Au milieu de la journée, tout semble calme. Le drone permet d'en savoir plus. Dans le ciel, il est à peine visible. il transmet des images précises.

Au centre du village survolé par le drone, le drapeau de Daesh est bien visible. Les soldats belges peuvent ainsi guider les avions de la coalition qui bombardent les positions jihadistes. "Ce sont des heures d'observation par jumelles ou par drone. Dès qu'il y a un doute, on supprime l'observation. On doit être sûrs à 100% qu'il n'y a pas de civils afin d'éviter les dommages collatéraux", explique un militaire belge, le visage caché par des lunettes de soleil et un foulard.

Les peshmergas kurdes assurent le long d'une ligne de fortifications la sécurité de leur région dans le nord de l'Irak en gris sur la carte. En rouge, la zone où l'armée irakienne est à l'oeuvre, notamment pour libérer Mossoul et les derniers bastions du groupe jihadistes représentés en noir. Depuis trois mois, une trentaine de soldats belges sont déployés sur les positions kurdes.

Pour des raisons de sécurité, afin de protéger les soldats belges, nous ne pouvons pas dire où nous nous trouvons précisément. Mais le groupe terroriste n'est pas loin, juste là au pied de la crête. Davy commande le détachement belge. Sa mission: observer, renseigner. "On nous a désignés pour cette mission et je pense que tout le monde était d'accord pour que la Belgique prenne ses responsabilités dans la lutte contre Daesh, surtout après les attentats du 22 mars à Bruxelles", argumente-t-il.

L'officier kurde qui commande la ligne de fortifications estime que l'issue de la bataille de Mossoul est proche. Photos à l'appui sur son smartphone, son adjoint montre les quartiers de Mossoul encore aux mains de Daesh. Les soldats belges et peshmergas kurdes sont unis dans un même combat contre le groupe terroriste. "La menace Daesh est maintenant à plus de six kilomètres de nous, on est donc désormais plus à l'aise", admet un soldat belge. Celui-ci nous montre la pièce où il dort. Une salle rustique et vide où sont seulement posés des lits de camp.

Nos soldats dorment peu et se relaient toutes les heures au poste d'observation. Pour ne pas être repérés par les jihadistes qui les observent, ils se déplacent tous les deux ou trois jours le long de la ligne de front.

À la une

Sélectionné pour vous