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Syrie: les deux plus grands hôpitaux d'Alep-Est bombardés

Les deux plus grands hôpitaux dans la partie rebelle de la ville syrienne d'Alep ont été touchés mercredi à l'aube par des frappes aériennes, les mettant temporairement hors service, a affirmé à l'AFP l'ONG qui soutient ces établissements.

"L'attaque est survenue à 4h00 du matin. Un avion militaire les a visés directement", a indiqué Adham Sahloul, de l'ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS), basée aux Etats-Unis. Dans l'un des deux hôpitaux, un générateur a été complètement détruit. Trois employés ont été blessés dans le deuxième, dont le chauffeur d'une ambulance, une infirmière et un comptable, d'après lui. "Il ne reste plus (à Alep-Est) que six hôpitaux encore en activité, maintenant que ces deux établissements sont hors service", a-t-il précisé. Les deux hôpitaux ont des urgences et unités de traitement des traumatismes et avaient essuyé dans le passé d'autres attaques aériennes, selon M. Sahloul, qui a qualifié les bombardements de "délibérés". Il n'était pas clair si ce sont les avions du régime ou ceux de son allié russe qui ont frappé, alors que les deux mènent une campagne de bombardements sans relâche sur ce secteur de la deuxième ville que l'armée veut reconquérir.


Les Syriens se déplacent d'abord pour fuir la violence des armes explosives (étude)

L'utilisation massive d'armes explosives en zones peuplées est l'une des première cause du déplacement des Syriens, montre une étude de l'ONG Handicap International publiée mercredi. Le rapport se base notamment sur les témoignages de 18 Syriens réfugiés en Jordanie, recueillis en juillet dernier. La plupart ont mis en avant, comme principale raison de leur départ, l'utilisation d'armes explosives dans leurs villages et leurs villes.

Le conflit syrien, qui sévit depuis 2011, a provoqué le déplacement de plus de 10,9 millions d'habitants: 6,1 millions au sein même du pays et 4,8 millions en tant que réfugiés.

L'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées de Syrie est quasi continue et constitue la principale cause de décès chez les civils, rappelle le rapport. Des civils ont raconté s'être déplacés jusqu'à 25 fois pour fuir des bombardements successifs. Certaines armes utilisées, comme les bombes-barils ou les roquettes éléphants, sont par nature indiscriminées. Outre qu'elles tuent et blessent, elles détruisent des infrastructures essentielles (habitations, hôpitaux, écoles, réseaux d'eau et l'électricité, routes, etc.) et anéantissent dès lors toute vie sociale et toute activité économique, dénonce Handicap International. "On ne sait pas combien de temps la Syrie sera polluée par les restes explosifs. Il faudra des décennies pour la déminer", a déploré à Bruxelles Alma Taslidžan Al-Osta, chargée du plaidoyer à Handicap International.

Sans compter les séquelles psychologiques avec lesquelles devra vivre toute une génération. L'ONG demande aux parties au conflit de cesser toute attaque contre les civils et de renoncer aux armes explosives à large rayon d'impact dans les zones peuplées, et notamment aux armes interdites comme celles à sous-munitions. La communauté internationale doit condamner sévèrement l'utilisation de ces armes, insiste-t-elle également.

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