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Syrie: les rebelles affirment avoir brisé le siège de leurs quartiers à Alep

Les rebelles, aidés de jihadistes, affirment avoir renversé la situation à Alep, deuxième ville de Syrie, en brisant le siège imposé aux quartiers sous leur contrôle, qui restent soumis à d'intenses raids du régime et de son allié russe.

Le régime a quant à lui déclaré avoir repris plusieurs positions aux insurgés tout près d'Alep, la situation militaire sur le terrain restant fluctuante.

Par ailleurs, des combattants arabes et kurdes soutenus par l'Occident ont remporté une victoire contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en s'emparant de leur fief de Minbej, à environ 60 km au nord-est d'Alep.

Enjeu majeur du conflit, la ville septentrionale d'Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers est contrôlés par les rebelles et secteurs ouest aux mains du régime. Les premiers ont été assiégés depuis le 17 juillet par le régime et les seconds quasi-encerclés par les insurgés.

"Les rebelles ont brisé le siège" de leurs quartiers à Alep, a affirmé samedi dans un tweet la coalition de l'opposition syrienne en exil.

"La libération de Ramoussa et la rupture du siège sont un bon signal pour la révolution syrienne", a déclaré Riad Hijab, coordonnateur du Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition.

L'un des principaux groupes islamistes qui participent à l'offensive rebelle, Ahrar al-Cham, a affirmé, également sur Twitter, que l'avancée des rebelles "leur a ouvert la voie vers Alep".

Selon Ahrar al-Cham, les rebelles ont pris le quartier gouvernemental de Ramoussa, à la périphérie sud d'Alep, d'où ils ont fait la jonction avec les quartiers rebelles.

Une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), a également annoncé que les rebelles du quartier de Cheikh Saïd, dans le sud d'Alep, avaient fait leur jonction avec d'autres insurgés dans une partie de Ramoussa, mais a souligné que le reste de ce dernier quartier était toujours aux mains du régime.

Selon l'OSDH, les rebelles et les jihadistes ont cependant étendu leur contrôle samedi soir et pris l'école technique de l'Armée de l'Air, au sud d'Alep.

"Les quartiers ouest d'Alep sont maintenant assiégés. Il n'y a plus de route sûre pour les civils se trouvant dans les quartiers gouvernementaux pour entrer ou sortir de la ville", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman.

- 200 morts samedi -

Avant d'entrer dans Ramoussa, "l’Armée de la Conquête" - coalition de rebelles et de jihadistes - avait "pris l'académie d’armement où se trouvent d'importantes munitions, et la majeure partie de l'académie d'artillerie", selon l'OSDH.

Mais dans la soirée, une source militaire syrienne, citée par la télévision d'Etat, a affirmé que les prorégime avaient repris à nouveau l'académie d'artillerie et que "les terroristes avaient abandonné certaines positions à l'académie d'armement".

Selon l'OSDH, 200 combattants ont péri samedi, ce qui porte à 700 le bilan des morts dans les deux camps depuis le début de la contre-offensive rebelle le 31 juillet pour briser le siège des quartiers rebelles d'Alep.

Des milliers de combattants sont engagés dans cette bataille cruciale. Les rebelles sont aidés par les jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) et le régime par des combattants iraniens et du Hezbollah ainsi que par la Russie.

Le régime, qui veut reprendre le dessus, a bombardé intensément avec son allié russe les positions rebelles dans et près d'Alep, selon l'OSDH. Les raids se poursuivaient dans la soirée.

- L'EI perd Minbej -

Toujours dans la province d'Alep, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui groupent des combattants arabes et kurdes, ont pris "le contrôle de Minbej et ratissent le centre-ville", un peu plus de deux mois après avoir lancé leur offensive le 31 mai pour conquérir ce fief de l'EI, a affirmé l'OSDH. Les FDS sont appuyées par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Les FDS continuaient à pourchasser les jihadistes dans la ville.

Minbej était le principal carrefour d'approvisionnement de l'EI, de la frontière turque vers Raqa, sa capitale de facto en Syrie située plus à l'est.

Déclenché par la répression de manifestations pacifiques en mars 2011, le conflit en Syrie est devenu plus complexe avec l'intervention militaire de pays étrangers et la montée en puissance de jihadistes. Il a fait plus de 280.000 morts.

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