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Un écrivain chinois âgé de 81 ans, Tie Liu, critique de longue date du régime, sera jugé mercredi pour "gestion d'une entreprise illégale", a indiqué mardi son avocat, alors que Pékin durcit sa campagne de répression des voix dissidentes. Le procès de Tie Liu, de son vrai nom Huang Zerong, se déroulera devant un tribunal de Chengdu, dans le Sichuan (sud-ouest), sa province natale, a déclaré à l'AFP son avocat et ami Liu Xiaoyuan.
L'écrivain avait été arrêté à son domicile pékinois en septembre et placé en détention pour avoir "cherché querelle et suscité des troubles" -- un motif d'accusation régulièrement utilisé pour museler les intellectuels et internautes s'opposant au Parti communiste chinois (PCC). Son ordinateur et ses livres avaient été confisqués. M. Tie avait été officiellement inculpé en octobre de "gestion d'une entreprise illégale". Son assistant Huang Jing, interpellé en même temps que lui, sera également jugé mercredi par le même tribunal, a précisé Liu Xiaoyuan.
La tenue du procès à Chengdu -- plutôt que dans la capitale chinoise où M. Tie résidait --, ainsi que la date choisie, juste après la fin des longs congés du Nouvel An lunaire, "montrent que les autorités ne veulent pas attirer l'attention sur cette affaire avant l'annonce du verdict", a commenté l'avocat.
L'écrivain a déjà passé 20 ans dans les camps de rééducation comme "droitier" pour s'être opposé à Mao Tsé-toung, le fondateur du régime, en publiant des mémoires interdits par la censure. Il avait cependant été réhabilité dans les années 1980.
Pour l'épouse de Tie, cette nouvelle détention s'expliquerait par un récent essai qu'il avait rédigé, où il critiquait ouvertement le chef de la propagande du régime, Liu Yunshan. L'arrestation de l'octogénaire a suscité la vive condamnation d'associations internationales, dont le PEN américain, qui a demandé sa libération immédiate.
Depuis l'accession à la tête de l'Etat du président Xi Jinping, une vague de répression s'est abattue sur les milieux intellectuels et dissidents. Des dizaines de journalistes, avocats, militants des droits de l'homme ou blogueurs sur l'internet ont été emprisonnés ou intimidés.
