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Tournées de foot en Asie: le jeu en vaut-il la chandelle ?

Un "terrain tueur" à Hong Kong, une annulation de dernière heure à Pékin ou une intoxication alimentaire mettant à genoux Arsenal à Shanghai: les tournées estivales des grands clubs européens en Asie sont certes lucratives, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

"C'est une bonne question", a laconiquement répondu mercredi le manager d'Arsenal Arsène Wenger, privé de plusieurs joueurs à la digestion déréglée pour affronter le Bayern Munich, une rencontre soldée par un nul (1-1).

"Mais si vous me demandez +est-ce idéal pour se préparer physiquement ?+ je vous répondrai certainement pas", a-t-il ajouté à un mois du début du championnat d'Angleterre. De quoi faire bondir les responsables financiers de son club.

Car l'objectif avoué des tournées asiatiques entreprises depuis quelques années à l'inter-saison par les têtes de gondole du football européen comme Arsenal, Chelsea, Liverpool, l'AC Milan, l'Inter Milan ou encore le Bayern Munich, est bien de générer de l'argent.

"Y a-t-il d'autres avantages (à ces tournées) ? Oui, parce que nous pouvons rencontrer nos fans dans le monde entier ce qui est très positif et pour la cohésion de l'équipe c'est plus facile parce que nous vivons ensemble deux semaines", souligne Wenger.

Sportivement aussi il peut y avoir du bon... malgré la chaleur suffocante, les pluies diluviennes et les interminables trajets en avion.

Après deux matches en Australie, les Gunners ont été "assommés" par les 38°C à Shanghai, selon Wenger. Après le Bayern Munich, ils vont encore affronter Chelsea samedi à Pékin.

- Rentrer en un seul morceau -

Pékin, où José Mourinho garde un mauvais souvenir de son match face à Manchester City l'an dernier: la rencontre programmée dans le Nid d'oiseau, le célèbre stade olympique des Jeux 2008, avait été annulée à quelques heures du coup d'envoi en raison du "très mauvais" état de la pelouse.

"Mou" avait alors dit que son seul objectif était de ramener son équipe à Manchester en un seul morceau.

A Hong Kong cette fois, où Liverpool, West Bromwich Albion, Leicester et Crystal Palace sont engagés dans le Trophée Premier League en Asie, le coach des Reds Jurgen Klopp a du mal à masquer sa frustration face aux pluies torrentielles, au taux d'humidité proche de 100% et à la pollution.

Les conditions météorologiques ont obligé l'entraîneur à annuler une séance d'entraînement et l'état de la pelouse du Hong Kong Stadium (40.000 places) l'inquiète.

En 2013, l'entraîneur de Sunderland Paolo di Canio avait surnommé cette pelouse "le terrain tueur". Et celui de Tottenham Andre Villas-Boas avait menacé de retirer son équipe par crainte de blessures. Son défenseur Jan Vertonghen s'était d'ailleurs blessé à une cheville et avait été incertain pour le début de la saison.

Comme Wenger et Mourinho, Klopp reconnaît et apprécie le volet commercial de ces tournées. Mais il rappelle que lui sera jugé sur le résultat sportif du club, pas sur le bilan financier.

"Je suis un manager de football, c'est le jeu qui m'intéresse, c'est la qualité du jeu qui m'intéresse et plusieurs facteurs ont une influence sur la qualité du jeu", a-t-il expliqué devant les journalistes à Hong Kong en pointant du doigt notamment la qualité de la pelouse.

D'autant que les prévisions météorologiques pour les derniers matches du Trophée Premier League en Asie samedi annoncent de la pluie et des orages.

"Effectivement, il y a quatre ans nous avions dit qu'il n'y avait aucune chance que (ce Trophée) revienne", a reconnu jeudi le directeur exécutif de la Premier League Richard Scudamore. Le sport pouvait-il résister à la marchandisation ?

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