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Trump et Trudeau affichent leur différence sur l'immigration

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont affiché lundi leurs différences sur l'immigration et les réfugiés, mais adopté un ton conciliant sur la question des échanges commerciaux entre les deux immenses pays frontaliers.

Tout en évitant de se critiquer ouvertement, les deux dirigeants ont clairement souligné leurs divergences, lors d'une conférence presse sans le moindre signe de complicité, qui contrastait singulièrement avec celle à laquelle Justin Trudeau avait participé il y a un an avec Barack Obama.

"La dernière chose que les Canadiens attendent de moi est que je vienne donner des leçons à un autre pays", a lancé le dirigeant canadien avant de souligner avec force que son pays entendait poursuivre sa politique d'"ouverture" sur les réfugiés et être "un exemple positif pour le monde".

Rappelant que la Canada avait accueilli près de 40.000 réfugiés syriens sur l'année écoulée, M. Trudeau, troisième dirigeant étranger reçu par le nouveau président républicain, a jugé que cette approche était absolument compatible avec sa volonté de ne faire aucun compromis sur la sécurité.

Le président américain, dont le décret migratoire très controversé a été bloqué par la justice et qui a régulièrement pointé du doigt les réfugiés syriens au nom de la lutte contre le terrorisme, a une nouvelle fois revendiqué son approche.

"Nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer (...) Les citoyens de notre pays veulent cela", a-t-il ajouté, défendant une politique "de bon sens".

- 'Des millions d'emplois' -

Sur le libre-échange, le président américain s'est d'abord efforcé de rassurer son voisin du nord sur la renégociation à venir de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), assurant que sa principale source de préoccupation était le Mexique.

"Nous entretenons des relations commerciales exceptionnelles avec le Canada", a-t-il affirmé, évoquant la nécessité de simples "ajustements".

La situation avec la Canada "est beaucoup moins grave que ce qui se passe à la frontière sud", a-t-il ajouté, évoquant des échanges "extrêmement injustes", avec le Mexique.

Les liens économiques entre les deux immenses pays, qui partagent la plus longue frontière au monde entre deux Etats, sont extrêmement denses: trois quarts des exportations canadiennes sont destinées au voisin du sud et le Canada est la première destination à l'export de 35 Etats américains.

Fervent partisan du libre-échange, M. Trudeau a lui inlassablement souligné la nécessité de garder une circulation sans accrocs des biens et des personne entre les deux pays car "des millions d'emplois" en dépendent, des deux côtés de la frontière.

- Ivanka à côté de Trudeau -

Arrivé en fin de matinée à la Maison Blanche sous un soleil radieux, le jeune dirigeant canadien avait offert au magnat de l'immobilier, une photo en noir blanc où on le voit avec son père, Pierre Elliott Trudeau, à New York en 1981.

"Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui avec le Premier ministre Trudeau dont je connaissais le père (Pierre Elliott Trudeau, ancien Premier ministre du Canada, NDLR) pour lequel j'avais beaucoup de respect", a déclaré le président septuagénaire au début d'une table ronde centrée sur la place des femmes en entreprise.

La fille du milliardaire, Ivanka Trump, femme d'affaires de 35 ans, était présente lors de cette rencontre, assise à la gauche du dirigeant canadien et en face de son père.

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a soulevé de très nombreuses questions sur l'absence de frontière claire entre ses affaires - et celles de sa fille - et ses fonctions politiques.

Le parcours, les orientations politiques, le style: tout sépare Donald Trump de Justin Trudeau, de 25 ans son cadet, qui ne cachait pas sa complicité et ses réelles convergences de vue avec Barack Obama.

M. Trudeau est arrivé au pouvoir en promettant de gouverner "avec optimisme vers l'avenir" et de redorer l'image du Canada à l'étranger.

M. Trump l'a emporté le 8 novembre en dressant un tableau sombre des menaces qui pèsent sur les Etats-Unis et en brandissant un slogan: "l'Amérique d'abord".

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