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Trump lance un appel à la Russie: publier les emails manquants de Clinton

Donald Trump a déclaré mercredi qu'il espérait que la Russie serait capable de retrouver les milliers d'emails effacés du serveur privé d'Hillary Clinton, ce qui lui a valu d'être accusé par le camp Clinton d'encourager l'espionnage étranger.

M. Trump a affirmé qu'il n'avait "rien à voir avec la Russie", accusée depuis quelques jours de vouloir l'aider à gagner l'élection présidentielle américaine, après la fuite massive d'emails du parti démocrate.

"Russie, si vous écoutez, j'espère que vous serez capable de retrouver les 30.000 emails qui manquent", a déclaré M. Trump dans une conférence de presse, en référence aux emails effacés du serveur privé de son adversaire démocrate, quand elle était secrétaire d'Etat.

"C'est la première fois qu'un candidat majeur à la présidentielle encourage activement une puissance étrangère à espionner son opposant politique", s'est indignée la campagne d'Hillary Clinton dans un communiqué, parlant d'une "question de sécurité nationale".

"Je n'ai rien à voir avec la Russie", a insisté M. Trump dans sa conférence de presse à Doral (Floride), en précisant qu'il n'avait jamais rencontré le président russe Vladimir Poutine.

Et il a aussi mis en doute l'implication de la Russie dans cette fuite d'emails.

"Si c'est la Russie. Personne ne sait. C'est probablement la Chine, et ça peut être quelqu'un qui est assis dans son lit", a déclaré le milliardaire républicain en ajoutant: "cela montre à quel point personne ne nous respecte".

Il a fait ces déclarations après la fuite d'environ 20.000 emails de hauts responsables du parti démocrate, piratés et rendus publics par le site internet Wikileaks juste avant la convention démocrate. Elle a officiellement investi mardi Hillary Clinton comme la candidate du parti à l'élection présidentielle de novembre.

"Le FBI ira au fond de l'affaire pour établir qui est derrière le piratage. Si c'est la Russie et qu'ils interfèrent avec nos élections, je peux vous assurer que les deux partis et le gouvernement s'assureront qu'il y a des conséquences sérieuses", a déclaré le colistier de M. Trump, Mike Pence.

Mais il a aussi dénoncé dans un communiqué des démocrates préférant selon lui se concentrer sur l'origine des fuites, plutôt que sur leur contenu, qui montre un "parti qui truque les élections".

Selon le New York Times, les agences de renseignement américaines sont convaincues que ce sont les autorités russes qui ont "hacké" les emails démocrates.

Certains de ces courriels montraient le parti démocrate, censé être neutre, cherchant à salir Bernie Sanders pour l'affaiblir face à Hillary Clinton durant la campagne des primaires. Cela a provoqué la colère de certains partisans de Sanders, déjà très réticents à voter Clinton.


Obama: 'tout est possible'


"Je n'ai rien à voir avec Poutine", a insisté M. Trump. "Ne lui ai jamais parlé. Je ne sais rien de lui, sauf qu'il me respectera. Il ne respecte pas notre président".

Après sa conférence de presse, il a encore ironisé sur Twitter, sur le fait que "si la Russie ou un autre pays ou une personne a les 33.000 emails d'Hillary Clinton illégalement effacés, peut-être devraient-ils les partager avec le FBI".

"Tout est possible", avait pour sa part déclaré le président américain Barack Obama dans une interview diffusée mercredi sur la chaîne de télévision NBC, concernant l'éventuelle implication de la Russie dans ces fuites, qui font l'objet d'une enquête du FBI.

"Ce que nous savons, c'est que les Russes piratent nos systèmes. Pas seulement ceux du gouvernement, mais aussi des systèmes privés", avait-il ajouté, soulignant aussi que Donald Trump avait plusieurs fois exprimé son admiration pour Vladimir Poutine.

Le Kremlin a vivement démenti toute ingérence dans la campagne électorale américaine.

"Le président Poutine a dit à plusieurs reprises que la Russie ne s'était jamais ingérée et ne s'ingère pas dans les affaires intérieures (d'un pays), surtout pas dans les processus électoraux d'autres pays", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le climat de nouvelle Guerre froide qui caractérise depuis deux ans les relations entre Washington et Moscou a en tout cas fait une entrée fracassante dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis.

A Moscou, des experts ont mis en garde contre les assertions trop rapides et rappelé que des pirates informatiques ont pu camoufler l'attaque pour faire accuser les Russes.

A l'origine du scandale, le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a refusé de dévoiler ses sources. "Peut-être que la ou les sources sortiront de l'ombre. Ce pourrait être un moment intéressant, certaines personnes pourraient se retrouver dans l'embarras", a-t-il déclaré sur CNN.


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