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Vague d'arrestations au Bélarus pour préparation de "troubles massifs"

Les forces de sécurité du Bélarus ont arrêté 26 personnes, suspectées de fomenter des troubles, a annoncé la télévision d'Etat jeudi, après une série de manifestations contre le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko.

La chaîne publique STV a cité le KGB de cette ancienne république soviétique, selon lequel ces arrestations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête pour préparation de "troubles massifs".

L'ONG bélarusse Vyasna avait auparavant fait état jeudi de 17 arrestations, celles-ci ayant débuté dans la nuit de mardi à mercredi.

Selon la même source, les arrestations ont visé tant des opposants comme Zmiter Dachkevitch, l'un des chefs de l'organisation Jeune Front, libéré en 2013 après deux ans et demi de détention, que des membres des forces de sécurité ou d'anciens militaires.

Ces personnes, détenues par le KGB bélarusse, sont accusées d'avoir appelé à des violences lors de manifestations antigouvernementales prévues samedi, selon cette ONG de défense des droits de l'homme.

"Nous sommes en mesure aujourd'hui de préserver la paix et le calme dans notre pays, et nous n'avons peur de personne", a déclaré M. Loukachenko lors d'une réunion avec les chefs des forces de l'ordre et des services de sécurité, cité dans un communiqué de la présidence.

"Nous allons tout faire dans le cadre de la loi, sans chercher à effrayer personne", a-t-il affirmé, assurant que les arrestations s'inscrivaient dans le cadre de la "lutte antiterroriste".

La télévision bélarusse a diffusé des images montrant l'arrestation d'un homme et la fouille de son domicile, où la police affirme avoir trouvé un fusil, des grenades factices et un drapeau de l'armée insurrectionnelle ukrainienne, une formation ultranationaliste de la Seconde guerre mondiale.

Plusieurs personnes arrêtées étaient membres, selon la télévision bélarusse, de la "Légion blanche", un groupe radical actif dans les années 1990 au Bélarus, mais depuis très largement tombé dans l'oubli.

Ces arrestations font suite à des déclarations du président Loukachenko selon lesquelles plusieurs dizaines de personnes s'entraînaient dans des camps au Bélarus et à l'étranger en vue de préparer des "provocations armées".

Ces dernières semaines, des manifestations ont rassemblé dans plusieurs villes du Bélarus des milliers de personnes exigeant la démission de M. Loukachenko et dénonçant une taxe visant les citoyens qui travaillent moins de six mois par an.

Plusieurs dizaines de manifestants, dont des journalistes et des chefs de l'opposition, ont été jugés après ces rassemblements et condamnés à des peines allant de la simple amende à 15 jours de prison.

L'Union européenne a levé en 2016 la plupart des sanctions prises contre le Bélarus à la suite de signes d'ouverture du président Loukachenko, qui dirige le pays sans partage depuis 1994.

Mais l'UE a haussé le ton jeudi. "Les manifestants pacifiques qui ont été arrêtés récemment doivent être immédiatement libérés", a indiqué une porte-parole du service des Affaires étrangères de l'UE, Maja Kocijancic, dans une déclaration écrite à l'AFP.

Ces arrestations "montrent qu'il est vraiment nécessaire d'avoir un processus de démocratisation plus généralisé dans le pays. La liberté d'association et de réunion doit être assurée", a-t-elle insisté, ajoutant que l'UE était "en contact avec les autorités bélarusses afin de passer les messages nécessaires appelant à la retenue".

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