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Violences ethiques contre les Rohingyas: l'ONU souhaite une enquête

L'ONU a mis sur pied vendredi "une mission internationale indépendante" qu'elle veut envoyer au plus vite en Birmanie pour enquêter sur les récentes exactions qui auraient été commises par des membres de l'armée contre la minorité musulmane des Rohingyas.

Une résolution en ce sens a été adoptée par consensus, sans vote, par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Certains pays, comme l'Inde et la Chine, ont indiqué qu'ils se "dissociaient" de la résolution.

Le Japon a pour sa part suggéré d'attendre les résultats de l'enquête nationale sur ces faits avant d'envoyer, et uniquement "si nécessaire", la mission de l'ONU.

Par cette résolution, proposée par l'Union européenne, le Conseil "décide de dépêcher d'urgence une mission internationale indépendante (...) afin d'établir les faits et les circonstances concernant les allégations de récentes violations des droits de l'Homme par des membres de l'armée et des forces de sécurité, et d'atteintes à ces droits, en Birmanie et, en particulier, dans l'Etat de Rakhine" (ouest), où vivent les Rohingyas.

Ces allégations concernent "notamment mais pas seulement la détention arbitraire, la torture et les traitements inhumains, le viol et d'autres formes de sévices sexuels, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, les disparitions forcées, les déplacements forcés et la destruction illégale de biens".

La mission d'établissement des faits devra présenter un compte rendu oral en septembre et un rapport complet lors de la 37e session du Conseil des droits de l'Homme, en février/mars 2018.

Traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations.

L'armée birmane a lancé le 10 octobre une offensive d'envergure dans l'Etat Rakhine après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières. Cette campagne de plusieurs mois a abouti, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, à un "nettoyage ethnique" et "très probablement" à des crimes contre l'humanité.

Rapportant des récits de meurtres, de viols en réunion et de tortures commis par les soldats birmans, des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.

Vendredi, l'ambassadeur birman auprès du Conseil, Htin Lynn, a indiqué que le rapport de la commission nationale est attendu en août et a souligné que la situation dans l'Etat Rakhine "s'est stabilisée".

Il a dénoncé la création de la mission de l'ONU, estimant que "ce type d'action n'est pas acceptable (...) car elle n'est pas en harmonie avec la situation sur le terrain".

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