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Vol MH370: le débris est arrivé au labo, qui sont les experts qui vont l'analyser et que vont-ils faire?

Le fragment d'aile d'avion retrouvé à La Réunion est arrivé samedi après-midi au laboratoire de Balma, près de Toulouse, où il doit être analysé pour déterminer s'il appartient au Boeing 777 de la Malaysia Airlines et tenter de lever le voile sur la disparition du vol MH370.

Trois jours après sa découverte sur une plage de l'île, à l'ouest de l'océan Indien, le débris long de deux mètres, a été transporté samedi matin à l'aéroport parisien d'Orly. Il a ensuite été convoyé par la route au laboratoire dépendant du ministère de la Défense à Balma, où il est arrivé dans un fourgon banalisé, escorté de deux motards et deux voitures de gendarmerie, vers 17H30.

Les investigations sur ce flaperon, volet qui borde l'aile d'un avion, débuteront mercredi après-midi. Des experts malaisiens et de Boeing seront également présents. La durée des analyses n'a pas été précisée.


Vérifier les dimensions, les matériaux, et analyser les dégradations

La première mission des experts sera de déterminer si l'aile appartient bien au Boeing du vol MH370. Ils vérifieront d'abord son numéro de série. "On va demander au constructeur les plans, on va vérifier les dimensions de la pièce, et vérifier les matériaux dont est fait la pièce", explique un responsable. Chaque pièce a un numéro (comme dans un puzzle). Mais si la pièce est grande et qu'on n'en a récupéré qu'une partie, il n'y a peut-être plus de numéro sur l'élément récupéré.

Les experts vont ensuite examiner les dimensions de la pièce, les matériaux, la peinture, les inscriptions. Ils vont aussi vérifier que la pièce est conforme à ce qui était prévu. Si on voit de la peinture rouge, on saura que c'est une compagnie qui peint ses avions en rouge. De même, la compagnie aérienne peut avoir ajouté des inscriptions pour la maintenance du type "Ne pas marcher". Selon la formule utilisée et la façon d'écrire, cela donne aussi une idée de l'origine de l'avion.

S'il s'agit bien d'une pièce du vol MH370, l'étape suivante analysera les traces de dégradation. Elles pourraient donner des pistes sur les circonstances du crash. L'expertise permettra de déterminer s'il y a eu un incendie à bord de l'appareil, s'il y a eu une explosion, et comment l'avion a heurté l'eau.


Le laboratoire a analysé des débris du vol Rio-Paris

Située dans la banlieue de Toulouse, la Délégation générale de l’armement Techniques aéronautiques (DGA-TA) est une structure dépendant du ministère de la défense, spécialisée en investigations techniques après des accidents d’avions. La DGA-TA a notamment analysé 650 débris du vol AF447 d'Air France qui assurait la liaison entre Rio et Paris, retrouvés après le crash qui avait fait 228 morts en 2009.

Environ 600 personnes travaillent dans le centre, qui est aussi spécialisé dans les analyses du comportement mécanique des structures en statique, fatigue et dynamique. Le laboratoire a aussi pour mission le suivi des flottes en service, l'analyse des armes et des munitions face aux agressions électromagnétiques, ainsi que l'analyse des logiciels embarqués.


Plusieurs hypothèses

Selon les responsables de l'enquête, l'explication la plus crédible est qu'une brusque chute du niveau d'oxygène dans l'appareil a rendu l'équipage et les passagers inconscients. L'avion aurait alors volé en pilote automatique au-dessus de l'océan Indien, jusqu'à sa chute en mer, après avoir bifurqué de son plan de vol Kuala Lumpur-Pékin.

Des conjectures demeurent sur une défaillance mécanique ou structurelle, voire un acte terroriste, mais rien n'a étayé jusqu'ici l'un ou l'autre scénario.

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