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Vous souvenez-vous des larmes de Chrystia Freeland en Wallonie après l'échec du CETA? "C'était une technique de négociation"

La vidéo de l'interview de Chrystia Freeland à la sortie de la réunion à l'Elysette à propos du CETA avait été largement relayée par les médias belges et internationaux. Plusieurs mois après les faits, la ministre canadienne du Commerce, aujourd'hui devenue ministre des Affaires étrangères, affirme que l'émotion affichée était en réalité une technique pour faire "culpabiliser les Wallons".

L'émotion affichée par la ministre canadienne du Commerce - aujourd'hui ministre des Affaires étrangères - Chrystia Freeland à la sortie d'une réunion avec le gouvernement wallon en octobre 2016 était une technique de négociation pour mettre la pression sur les Européens et obtenir rapidement un accord dans le dossier du partenariat de libre-échange entre l'UE et le Canada (CETA). C'est ce que rapporte le journal canadien Globe and Mail.


Elle avait presque pleuré devant les caméras

Le 21 octobre, en sortant d'une réunion avec le ministre-président wallon Paul Magnette, Mme Freeland avait annoncé, la voix tremblante, la fin des négociations sur le CETA, prenant les Européens de court et précipitant de nouvelles négociations, d'abord entre la Belgique et l'UE puis entre entités belges. Moins d'une semaine après, un accord global sur le CETA était annoncé et le traité pouvait être signé - trois jours plus tard que prévu - par le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Bruxelles.


Il fallait que les "Wallons se sentent coupables"

Lors d'une réception à l'ambassade du Canada à Washington, Chrystia Freeland est revenue sur ces événements, expliquant que la rupture soudaine des négociations, couplée à sa réaction émotionnelle, était la façon "la plus efficace de culpabiliser ses partenaires intransigeants", selon le Globe and Mail. "Nous avons décidé qu'il était très important de ne pas être fâchés en sortant, parce que nous voulions que les Wallons se sentent coupables", a-t-elle commenté. "Vous savez: 'nous sommes Canadiens, nous sommes tellement géniaux, nous sommes tellement sympas'... donc j'ai visé un ton triste plutôt que fâché." Le tour a bien fonctionné. "J'ai eu tous les Européens qui m'appelaient pendant les 24 heures suivantes disant: 's'il vous plaît ne rentrez pas chez vous. Nous sommes désolés. Vous avez tellement raison. Nous allons y arriver'. Et à la fin, c'est ce qu'ils ont fait".

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