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Le Collège Saint-François d'Assise de Tubize saccagé ce matin: "C'étaient des syndicalistes qui n'ont aucun rapport avec notre école" (photos)

Des dossiers éparpillés par terre, du matériel informatique abîmé et des fauteuils renversés, voilà comment le directeur du collège Saint-François d’Assise de Tubize a retrouvé son bureau ce matin: "J’ai appris par la suite que notre ouvrier ouvrait les portes de l’école visiblement sur le coup de 7h30, on lui avait subtilisé le badge qui permettait d’entrer dans ces nouvelles constructions et ils sont arrivés dans mon bureau pour opérer un véritable saccage, comme on peut le voir", explique Jean-Pol Vanschepdael.

En début de journée, une action syndicale de la CSC Brabant wallon est menée à l’entrée de l’école. Le piquet est organisé conjointement par le secteur enseignement et le secteur alimentation et service. Ce matin, Fernand Gillet, le directeur du Conseil d'Administration de l'établissement, nous expliquait: "La CSC Enseignement, via sa directrice dans l'école, avait organisé ce matin sans autorisation la venue de Saint-Nicolas dans l'école pour y distribuer des tracts", explique-t-il. "Mais en même temps, un groupe d'une vingtaine d'hommes et femmes manifestement éméchés ont agressé un ouvrier de l'école pour lui prendre son badge et pénétrer dans celle-ci. Il s'agissait de syndicalistes du secteur CSC Alimentation, donc qui n'avaient aucun rapport avec notre école", poursuit M. Gillet. "Ils sont rentrés dans les bureaux du directeur et du secrétaire et ont tout saccagé. Ils sont partis quand ils ont entendu la sirène de police et sont retournés se cacher, "prendre le café" selon leurs termes, dans les bureaux de la CSC de Tubize. Ils ont tout de même rendu la carte volée mais ont promis de revenir demain matin", dénonce-t-il.

Seuls les enfants et quelques enseignants étaient laissés libres de rentrer, non sans une certaine tension. "On nous tirait et nous obligeait de rentrer, et il y a même des profs qui ont limite pleuré, parce qu’ils ont commencé à faire du coude-à-coude, à pousser, ils ne laissaient pas passer", dit un élève. "Ils m’ont tiré comme ça, moi je me suis énervé, je l’ai pris, je lui ai fait, maintenant, tu me lâches, et ils n’ont pas voulu. Ils ont commencé à picoler là, à fumer des cigarettes dans l’école", raconte un autre élève. 

Entre le CEGEC, représentant de l’enseignement catholique et les syndicats, une négociation est cours sur le barème salarial du personnel d’entretien. Négociation au point mort dénoncent les syndicats qui nient tout débordement. "S’il y a eu des dérapages, ou si le directeur malheureusement a du désordre dans son bureau, je ne peux que le déplorer, et l’inviter à ranger son bureau, c’est peut-être l’occasion", ironise Serge Demanet, permanent syndical de la CSC Alimentation et service Brabant wallon, qui affirme que les syndicats ne sont pas responsables.

Contacté par nos soins, le bourgmestre de Tubize Michel Januth apporte sa version: "Une vingtaine de syndicalistes de la CSC, sont rentrés dans le collège et de manière assez brutale. Les élèves en ont profité pour mettre un peu de bazar. C’est une action syndicale au départ, qui a tourné à l’échauffourée, suite au comportement de certains élèves et de certains syndicalistes", explique-t-il.

Mais au collège Saint-François d’Assise, l’ouvrier, les enseignants et le personnel administratif se disent bouleversés. "Je suis à la fois furieux et triste, très triste, parce que je trouve que ce n’est pas comme ça qu’on règle les problèmes sociaux, et ces enfants, qui sont parfois difficiles, quand ils voient qu’on saccage leur école… ça ne fait aucun bien à l’école", explique Fernand Gillet, président du pouvoir organisateur et membre du secrétariat général de l’enseignement catholique (SEGEC).

Vu le contexte, les 600 élèves de l’établissement ont été renvoyés chez eux, contrairement à ce que nous affirmait le bourgmestre. L’école a porté plainte.






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