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De nouveaux feux rouges rendent FOUS certains Nivellois: "Le matin, il n'y a que trois voitures qui passent à la fois!"

De nouveaux feux de signalisation, installés ce mercredi, paralysent actuellement un carrefour fréquenté du centre de Nivelles, surtout aux heures de pointe. Pour Maud, une riveraine, la situation est pire qu'auparavant au niveau de la fluidité. Pierre Huart, le bourgmestre, appelle à "prendre du recul", mais il assume: "on ne peut améliorer la sécurité routière et le cheminement des piétons" sans passer par ce genre d'aménagements. Sur les réseaux sociaux, les plus mécontents se font entendre…

La mobilité est souvent un enjeu lors des élections. Les politiques promettent plus de transport en commun, des aménagements du territoire, des améliorations de la fluidité, etc...

Comme tout changement, la pose d'un feu rouge fait toujours des mécontents. C'est le cas à Nivelles, où un gros aménagement routier est effectif depuis ce mercredi 18 mai, à hauteur d'un carrefour relativement dangereux, et peu pratique pour les bus accordéons qui doivent sortir d'une petite rue située non loin.

Il y a donc des feux de signalisation à hauteur du carrefour entre le Boulevard Fleur de Lys, la Rue de Bruxelles, le Boulevard des Archers et le Faubourg de Bruxelles. Et un autre au niveau de cette petite Rue Chambille, située à une quinzaine de mètres du carrefour, en quittant la ville vers nord.

"Sur 50 mètres, il y a désormais trois feux", nous a expliqué Maud, une riveraine.


La situation avant les feux...

Il fallait faire quelque chose...

Cette habitante du Boulevard Fleur de Lys reconnait que des aménagements étaient nécessaires.

"Il fallait sécuriser la zone, il y avait régulièrement des petits accrochages, de la tôle froissée, surtout, à cause d'un refus de priorité". Même si en 15 ans, elle n'a connu "qu'un seul accident un peu plus dangereux".

De plus, "il y a régulièrement des bus accordéons qui descendent de la gare, doivent sortir de la petite rue Chambille et traverser le Faubourg de Bruxelles pour aller dans le centre". Ce qui était très compliqué, surtout en heure de pointe. D'où l'idée d'y mettre un feu synchronisé avec ceux du carrefour.

... mais ce carrefour est un cauchemar

Un changement nécessaire, donc, mais selon Maud, "un rond-point plat aurait été plus efficace et nettement moins cher, il suffisait de casser un petit îlot central".

Car les nouveaux feux provoquent d'importants embarras de circulation, surtout aux heures de pointe. "Ce matin (jeudi, NDLR), j'ai mis 10 minutes pour sortir de chez moi et rejoindre le parvis Notre Dame (situé à quelques dizaines de mètres seulement). Je n'avais jamais mis autant de temps en 15 ans".

Pour quitter Nivelles par le Boulevard Fleur de Lys le matin, il faut donc s'armer de patience. "Comme il n'y a de la place que pour trois voitures entre le feu et celui de la rue Chambille, il n'y a effectivement que trois voitures qui passent à la fois le matin!".

Ce qui provoque des files persistantes depuis la place Emile de Lalieux, où il y a... un autre feu.


... et avec les feux

"J'ai failli me faire emboutir"

Les embouteillages ne sont pas les seules conséquences négatives de ce nouvel aménagement. "Ce matin, quelqu'un a brûlé un feu rouge devant moi, et a failli m'emboutir", nous a précisé Maud. Il n'avait sans doute pas vu ce nouvel aménagement, et ça peut se comprendre. "Il y a déjà eu de nombreux changement de priorités et même de sens interdits ces dernières années" au niveau de ce carrefour.

Autre inconvénient: "huit places de parking ont été supprimées", environ deux dans chaque rue concernée. "On est dans le centre, où c'est déjà difficile de trouver une place".

Maud ira donc se garer encore plus loin, n'aura plus beaucoup de choix et devra "réfléchir en fonction de l'endroit où elle doit aller le lendemain matin". Pas très pratique...

Une décision datant de... 2003

Attaquée parfois virulemment sur les réseaux sociaux, et notamment sur sa page Facebook officielle, la Ville de Nivelles évoque une décision remontant aux débuts des années 2000.

"La décision (de faire ces aménagements, NDLR) remonte à 2003. Elle faisait partie du Plan communal de Mobilité, et il avait été adopté à l'unanimité par la Conseil communal de l'époque", nous a expliqué Pierre Huart, le bourgmestre, qui précise que "la population avait été consultée" à plusieurs reprises.

Ce Plan de Mobilité concernait de nombreux dossiers nettement plus importants, notamment le réaménagement complet de la Grand Place, effectif depuis quelques années.

"Et il y avait également trois séries de feux, à charge du SPW", le Service Public Wallonie, qui a donc mis 13 ans à concrétiser les travaux. "Je regrette qu'il ait fallu attendre aussi longtemps... Il est vrai que les données ont évolué entretemps. Mais ce sont des procédures longues, et il y a des budgets limités".

Pierre Huart assume

Le bourgmestre MR de Nivelles ne se cache cependant pas derrière les retards de la Région wallonne. "Notre volonté à travers le Plan de Mobilité, ce n'est pas spécialement d'augmenter la fluidité du trafic ou la vitesse d'une traversée longitudinale de la ville. On veut également améliorer le cheminement des piétons, et la sécurité routière. Il y a désormais des enfants qui pourront passer ce carrefour dangereux à vélo, sans craindre d'accident".

Pierre Huart assume, donc, citant même un message qu'il a reçu du gérant du magasin Sanivelles (au coin du carrefour concerné) depuis 2002. Lucide, ce dernier dit que ce carrefour "était objectivement dangereux", qu'il a "failli se faire écraser à plusieurs reprises" et surtout qu'il faut "être positif et laisser une chance à ces feux... l’avenir nous dira si c’est une bonne ou une mauvaise chose".

Le bourgmestre estime donc "qu'il faut prendre du recul: il y a toujours des réactions au changement", parfois très vives, comme c'est le cas sur la page Facebook de la Ville de Nivelles. "Mais j'y compte néanmoins 63 avis favorables pour 43 avis non favorables".

Quant à l'alternative, le rond-point plat évoqué par Maud, "ce n'est pas une bonne idée, j'ai vu des gens foncer à travers des ronds-points traversant, c'est dangereux". De plus, "il faut des dimensions minimum", qui n'étaient pas rencontrées dans le cas présent.

Les Nivellois devront donc composer avec ces nouveaux feux, même si "il y a des pistes pour améliorer la situation, comme par exemple n'utiliser ces feux qu'en heure de pointe, et les rendre clignotants le reste du temps... nous sommes prêts à en discuter"

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