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Waterloo 2015 (4/5): fauchés par des boulets de canons, les soldats étaient amputés à vif en 4 min

La bataille de Waterloo a fait 12.000 morts et 35.000 blessés. Les combats ont été particulièrement sanglants. Les armes utilisées à l'époque y sont pour quelque chose.

Benoît Istasse est un reconstitueur. Son terrain de prédilection: la bataille de Ligny. Il utilise une réplique d’un fusil des troupes napoléoniennes. La poudre noire aveugle presque le tireur. Et sa balle de plomb n’atteint sa cible qu’une fois sur trois. Il y aussi les aléas techniques. "C'est typiquement le problème de l'époque: il a plu, les armes sont mouillées et le silex ne fait pas l'étincelle", constate Benoît Istasse.


Après les fusils, viennent les lances et les sabres

Pour compenser les faiblesses du fusil à silex, les troupes avancent en ligne. Une stratégie qui fait de nombreuses victimes comme à la bataille de Ligny. Puis vient la cavalerie avec son arme de prédilection: le sabre ou encore la lance. "Il s'agit de l'aborder d'une certaine manière pour ne pas risquer une luxation de l'épaule, mais aussi pour conserver son arme", explique Patrick Maes, conservateur du musée de Ligny.


Les boulets de canons rebondissent et fauchent les bras et jambes de soldats

Le plus imprévisible pour les soldats, ce sont les boulets de canons de 4 à 20kg. Ils rebondissent sur le sol, fauchent les jambes et les bras. Sans compter la nouvelle arme des Britanniques à Waterloo: le Shrapnell.


Ils amputent les soldats sans anesthésie en 4 minutes

A l’époque, l’église de Braine-l’Alleud est un hôpital où s’entassent les blessés affamés et déshydratés. Les médecins y pratiquent des amputations en moins de 4 minutes. "Les blessures par les boulets donnaient de gros fracas au niveau des membres, explique Jean Legaye, chirurgien-major de l'empereur Napoléon. Vous aviez aussi des blessures par les petites balles de mousquets ou de pistolets, qui donnaient des trous dans le thoras ou l'abdomen. La plupart du temps, les blessés étaient alors condamnés". En 1815, l’anesthésie n’existe pas. Les traumatismes dans les corps et les esprits marquent à jamais les soldats.

Sébastien Rosenfeld

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