Accueil Actu

"C'est la CATASTROPHE totale": au bord du gouffre, des ambulanciers manifestent toutes sirènes hurlantes devant le cabinet de Maggie de Block

Les ambulanciers Bruxellois de l'aide médicale urgente de Bruxelles (AMU) demandent plus de moyens. Ils ont manifesté, avec 50 ambulances toutes sirènes hurlantes, devant le cabinet de la ministre de la santé Maggie de Block. Un reportage de Sébastien Rosenfeld et Regjep Ahmetaj.

Les services ambulanciers actifs dans l'aide médicale d'urgence (AMU) à Bruxelles ont manifesté toutes sirènes hurlantes devant le cabinet de la ministre de la Santé publique Maggie De Block vendredi à 11h30. Des représentants sont ensuite allés remettre leurs doléances à celle-ci, qu'ils veulent encourager dans ses démarches. L'initiative de l'Association professionnelle belge des services d'ambulances (Belgambu) et de la Brandweervereniging vise à dénoncer le manque de moyens mis à disposition du secteur. "C'est la catastrophe totale. Il n'y a pas de financement. Si on ne doit travailler qu'avec les financements qu'on peut récupérer du patient, on ne peut plus faire notre travail", lance Yann, un médecin urgentiste depuis 18 ans, au micro de Sébastien Rosenfeld.

Yann, médecin urgentiste
 
Un montant forfaitaire de 63,36 euros

Les montants forfaitaires via les numéros d'urgence 112 ou 110 sont trop faibles pour couvrir les frais réels. Ce vendredi, le cortège d'ambulances est arrivé en force à la tour des Finances pour demander à la ministre de la santé de réagir.

Pour les chiffres, un montant forfaitaire de 63,36 euros est facturé pour les 10 premiers kilomètres d'une ambulance des services d'urgence (112 et 100), avec un supplément de 6,33 euros par kilomètre à partir du 11e et de 4,84 euros à partir du 21e. A titre de comparaison, "aux Pays-Bas, démarrer une ambulance, c'est minimum 600 euros", indique Peter Jensen, responsable 112 de la Croix flamande. "Évidemment, c'est beaucoup d'argent", reconnait-il, "mais il faut acheter du matériel pour pouvoir amener un service de qualité". L'homme compte remettre une lettre à tous les ministres du gouvernement.



A peine indexés depuis la loi de 1964

Les montants sont trop peu élevés pour couvrir les frais réels engendrés par le véhicule, le carburant, le matériel de soins utilisé et deux ambulanciers-secouristes diplômés disponibles 24h/24 7j/7, plaident les organisations, "d'autant plus qu'ils ont été à peine indexés depuis (la loi de) 1964", contrairement au matériel dont le prix n'a cessé d'augmenter. "Pour le moment, on survit 'façon Belgique', c'est-à-dire qu'on emploie des soi-disant volontaires, sauf que ceux-ci doivent finalement être autant formés que les autres", déplore Jan Christiaen, président de l'association belge des services d'ambulances.


"Devoir vendre des calendriers" pour se financer

En bref, les services d'urgence en ont marre de devoir bricoler pour pouvoir exercer le métier. "Devoir vendre des calendriers" pour se financer, ce n'est plus possible, ajoutent-ils. Idéalement, "il nous faudrait un financement 10 fois supérieur à celui que nous avons actuellement", explique M. Christiaen. "Mais nous sommes raisonnables, nous espérons obtenir cinq fois plus" que le financement en vigueur. Pour eux, la ministre De Block travaille dans la bonne direction mais elle doit être soutenue par le reste du gouvernement.


600.000 euros par an

Le coût d'une ambulance avec deux volontaires pour un an est de 300.000 euros. Avec des professionnels, cela passe à 600.000 euros par an. Ces ambulanciers comptent plus que jamais sur l'aide de la ministre de la santé.

À la une

Sélectionné pour vous