Accueil Actu

109 emplois perdus chez Takeda à Bruxelles: "Ça a fait l’effet d’une bombe, des ouvriers étaient en pleurs"

Malgré des chiffres positifs et un récent investissement d’1,6 million, le fabricant pharmaceutique va délocaliser son usine de Bruxelles. Chez les travailleurs, c’est l’incompréhension absolue.

Ce n’est que vers 13h30, ce jeudi, que les dirigeants de l’usine Takeda ont convoqué les salariés pour un conseil d’entreprise extraordinaire. Lorsque les travailleurs arrivent à la réunion, des gardes de sécurité sont postés aux entrées pour éviter tout débordement. La tension monte.

Loin de se douter de ce qui allait lui tomber dessus, un technicien de fabrication a été complètement surpris. "Ça a eu l’effet d’une bombe. Ils viennent de nous annoncer la fermeture de l’usine, 109 personnes vont perdre leur emploi", explique-t-il. "Il y a des travailleurs qui ont fait toute leur carrière ici, certaines personnes sont en pleurs", ajoute-t-il.


"Takeda venait d’investir 1,6 million, ils disaient que tout allait bien"

Un autre travailleur, qui a préféré garder l’anonymat, travaille chez le fabricant depuis quatre ans. Il se rend tous les jours sur le site, situé chaussée de Gand à Molenbeek-Saint-Jean. "L’usine existe depuis des dizaines d’années", explique-t-il. "Plusieurs propriétaires se sont succédés au fil des ans. Takeda avait racheté l’usine vers 2010", précise-t-il.

Chez les salariés, c’est l’incompréhension. "Takeda venait d’investir environ 1,6 million d’euro pour rénover l’usine", explique le travailleur. "Il y a quelques mois, ils nous ont dit que le chiffre d’affaire était positif et que tout allait bien", ajoute-t-il. Les services de fabrication, de conditionnement, les laboratoires, le magasin, et les services administratifs sont concernés. Seules les activités commerciales, occupant 150 travailleurs, ne sont pas touchées par la fermeture.


"D’autres unités de production en Europe vont reprendre la production"

Dans un communiqué, le fabricant japonais explique que "la fermeture se fonde sur une évaluation approfondie de toutes les options et alternatives possibles". Pour le travailleur qui nous a contactés via la page Alertez-nous, la situation est claire: "Ils ont trouvé de la main-d’œuvre moins chère ailleurs, certainement dans les pays de l’est".

Le courrier officiel du fabricant va dans ce sens : "D’autres unités de production faisant partie du réseau existant de Takeda en Europe disposent des capacités nécessaires pour reprendre la production de Bruxelles". Le communiqué explique encore que des investissements considérables seraient nécessaires pour poursuivre l’activité à Bruxelles. Et pointe "le potentiel de développement limité de l’usine et le manque de perspectives" comme autre raison de la fermeture.

Takeda précise finalement que sa décision n’est "en aucune façon liée à l’engagement et aux performances des travailleurs". Pour les salariés, le goût de cette annonce est malgré tout amer.

À la une

Sélectionné pour vous