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Ionel Ludusan, un Roumain âgé de 41 ans, est accusé de tentative de meurtre sur Mounir Hermassi, après lui avoir donné deux coups de couteau dans la station de pré-métro Lemmonier à Bruxelles, le 16 juillet 2012. "Je lui ai posé une question et il m'a donné un coup de poing sans raison, puis deux coups de couteau", a expliqué la victime, Mounir Hermassi, lundi soir, devant la cour d'assises de Bruxelles. Ionel Ludusan est aussi accusé d'avoir commis deux meurtres deux mois plus tôt.
"J'allais à la commune de Molenbeek-Saint-Jean ce matin-là pour régulariser ma situation administrative en Belgique. Je vivais ici depuis 2007 déjà", a relaté la victime, Mounir Hermassi, un homme de nationalité marocaine. "Je suis donc allé vers 8h15 à la station Lemonnier pour prendre un tram vers Molenbeek. Mais je ne savais pas quel tram prendre donc j'ai demandé à la première personne que j'ai vue et c'était l'accusé. Il m'a répondu "va te faire foutre". Puis j'ai attendu qu'une autre personne arrive pour me renseigner et c'est là que l'accusé m'a donné un coup de poing", a raconté la victime. "Je suis tombé à terre puis je me suis relevé et on s'est empoigné. J'ai ensuite reçu les deux coups de couteau dans le thorax", a poursuivi la victime qui a dévoilé ses cicatrices aux jurés, à la demande de son avocat. "Je lui ai posé une question et il m'a donné un coup de poing sans raison, puis deux coups de couteau", a soupiré la victime.
"Tout a basculé pour moi ce jour-là"
"Tout a basculé pour moi ce jour-là. J'allais entamer une vie nouvelle, j'avais une promesse d'embauche comme chauffeur poids lourd chez un patron d'entreprise et j'allais enfin régulariser ma situation en Belgique. Mais après mon hospitalisation, j'ai été en incapacité de travail un certain temps et le patron m'a finalement refusé", a expliqué Mounir Hermassi."Je suis toujours sans emploi et je vis au crochet de ma famille. J'ai eu une chance à ce moment-là de travailler, qui ne se présente pas tous les jours, et je n'ai pas pu la saisir à cause de ce qu'il s'est passé dans le métro. J'aimerais que justice soit rendue", a-t-il dit.
Accusé du meurtre d'un avocat et d'un compatriote
Ionel Ludusan avait été interpellé rapidement après l'agression. La police s'était aperçue qu'il était recherché pour deux autres crimes commis deux mois plus tôt. Il avait immédiatement été placé sous mandat d'arrêt. Il est donc aussi accusé d'avoir tué, le 9 mai 2012, à coups de hache, l'un de ses compatriotes, Costel Raducan, à la suite d'une dispute. Les faits s'étaient déroulés dans une usine désaffectée située rue de la Technologie à Berchem-Sainte-Agathe, que les deux hommes squattaient.
L'homme est également accusé d'avoir tué à coups de couteau l'avocat Michel Van den Abeele, du barreau de Louvain, le 22 mai 2012, rue d'Oppem à Tervuren, pour faciliter un vol de métaux sur un chantier. L'avocat avait surpris l'accusé en flagrant délit, l'avait interpellé, puis avait reçu des coups de couteau du voleur au niveau du crâne. Il avait succombé à ses blessures huit jours plus tard à l'hôpital Saint-Luc à Woluwe-Saint-Lambert.
L'accusé est en aveu de tous les faits. Le procès se poursuivra mardi avec l'audition des psychiatres et les plaidoiries de la partie civile.  
