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Deux inculpés, des uniformes de police et des armes découverts...: les détails de l'opération anti-terroriste menée en Belgique et en France

La police judiciaire fédérale de Bruxelles a mené six perquisitions à Anderlecht durant la nuit de mardi à mercredi dans le cadre d'un dossier de terrorisme du parquet fédéral. Plusieurs armes ont été trouvées lors d'une de ces perquisitions et quatre personnes ont été emmenées pour audition, a indiqué le parquet fédéral. L'opération a été menée dans le cadre d'une enquête franco-belge dans le cadre de laquelle une ECE (équipe commune d’enquête) a été conclue.

Deux des quatre personnes emmenées pour audition ont été placées en détention préventive par le juge d'instruction, a annoncé le parquet fédéral en fin d'après-midi, ce mercredi. Il s’agit de Akim S., né le 29.05.1977 et Khalid S. né le 10.12.1979, tous les deux de nationalité Belge. Ils ont été inculpés de participation aux activités d’un groupe terroriste. Les deux autres personnes ont été remises en liberté après audition approfondie.

En France, à Wattignies, une personne a également été privée de liberté.


Un arsenal découvert dans un garage

Une des perquisitions a été exécutée dans un box de garage, où ont notamment été trouvés trois kalachnikovs, une quinzaine de chargeurs de kalachnikovs, ainsi qu’un riot gun, trois armes de poing et munitions, des radios, deux gilets par balles, un feu bleu, un uniforme d’une agence de sécurité, deux uniformes de police, un uniforme de la protection civile et quatre détonateurs.


Pas de lien avec les attentats de Paris et Bruxelles

Ce dossier est totalement distinct des dossiers concernant les attentats de Paris du 13 novembre 2015 ou de Bruxelles du 22 mars 2016, de la gare centrale du Bruxelles du 21 juin 2017. Dans l'intérêt de l'enquête, aucun autre renseignement ou précision supplémentaire ne sera donné.

Des armes ont été retrouvés lors d'une des six perquisitions menées à Anderlecht.

Interpellation à Lille

BFMTV a pour sa part précisé sur son site qu'un homme avait été interpellé mercredi lors d'une opération antiterroriste dans le nord de la France dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte conjointement par la justice française et belge.

L'opération, qui aurait été coordonnées avec les perquisitions effectuées à Anderlecht, a été menée au domicile du suspect, à Faches-Thumesnil, dans la banlieue sud de Lille. L'homme interpellé est suspecté d'avoir projeté un "projet d'action violente" en France ou en Belgique et était en relation avec un membre des Kamikaze Riders. Le parquet fédéral n'a pas encore réagi à ces informations.


Les Kamikazes Riders

Les personnes interpellées feraient en outre partie de l'entourage des Kamikaze Riders, un groupe de motards dont deux de ses membres, Saïd Saouti et Mohamed Karay, ont été condamnés en 2016 à trois et six ans de prison pour participation aux activités d'un groupe terroriste.

Pour rappel, Saïd Saouti et Mohamed Karay avaient été interpellés le 27 décembre 2015 à leur domicile d'Anderlecht. Les deux hommes appartenaient au club de moto des Kamikaze Riders, dont plusieurs membres ont des liens avec le groupuscule islamiste Sharia4Belgium via les frères Elouassaki, une famille de combattants en Syrie originaire de Vilvorde.

Abdelouafi Elouassaki, l'aîné des quatre frères de cette famille, était membre des Kamikaze Riders et est décédé en mai 2013 lors d'un accident de la circulation. Saïd Saouti, fondateur des Kamikaze Riders, aurait également connu les frères Elouassaki.

Le parquet fédéral avait estimé à l'époque qu'il existait des indices sérieux que Saouti et Karay planifiaient des attentats "à l'instar de ceux de Paris". Les cibles visées étaient la Grand-Place de Bruxelles, le commissariat central de Bruxelles rue du Marché au Charbon, ainsi que des policiers et militaires en uniforme se trouvant dans l'agglomération bruxelloise.

Au fil de l'enquête, le parquet fédéral n'avait toutefois pas pu étayer ses soupçons concernant la planification d'attentats dont ils étaient soupçonnés.

En octobre 2016, les deux hommes ont été poursuivis devant le tribunal correctionnel pour appartenance à un groupe terroriste uniquement. Saïd Saouiti a été reconnu coupable d'appartenance à un groupe terroriste et Mohamed Karay, de tentative d'appartenance à un groupe terroriste. Ils ont été respectivement condamnés à 6 ans et 3 ans de prison avec sursis partiel.

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