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Face à face entre Charles Michel et Donald Trump: "Nous n'avons pas utilisé un langage diplomatique"

Atterri à Melsbroek à 16h20, Donald Trump a participé à une réunion de travail avec Charles Michel et le gouvernement fédéral belge vers 17h30. Après un entretien d'une petite heure (soit plus que prévu), le Premier ministre belge s'est exprimé devant la presse, alternant plusieurs fois entre le français et le néerlandais. "Cet entretien a été à la fois cordial et très respectueux. Il a également été très direct dans sa tonalité", a-t-il précisé. "Nous n'avons pas utilisé le langage diplomatique", a-t-il confié à la fin de son intervention.


Terrorisme: "Nous sommes dans le même camp"

L'un des sujets essentiels de la rencontre a été la lutte contre le terrorisme. "Nous sommes dans le même camp, nous l'avons affirmé ensemble", a déclaré Charles Michel. "Nous sommes présents dans plusieurs zones à l'étranger en soutien aux seins de coalitions internationales. Nous assumons aussi nos responsabilités", a-t-il ajouté.


Relations économiques et internationales: "Une préoccupation permanente pour la Belgique"

Les deux hommes se sont également entretenus sur l'emploi, le développement économique et leurs relations en matière de libre-échange. "J'ai eu l'occasion de mettre en évidence notre attachement au libre-échange, et aussi à notre adhésion au multilatéralisme, qui est une préoccupation permanente. Nous essayons de jouer un rôle positif et constructif sur la scène internationale. La Belgique a une tradition forte de participation au niveau international", a dit Charles Michel.


OTAN: "Une logique de croissance en matière de Défense"

"Une autre discussion importante a été celle de l'avenir de l'OTAN. Pour nous, l'OTAN reste une organisation importante. Sans tabou, nous avons eu une conversation ouverte. J'ai plaidé pour un meilleur partage des frontières. Je suis persuadé qu'avec ces trois ou quatre dernières années, au niveau européen, nous sommes de plus en plus conscients que le monde est différent. Cela signifie que nous devons adopter une autre stratégie. Une approche militaire est nécessaire, mais aussi une approche politique. Ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre", s'est exprimé Charles Michel.

Le Premier ministre affirme avoir défendu l'engagement de son gouvernement. "Sous notre législature, nous avons l'ambition de mettre un terme aux économies permanentes en matière de Défense menées ces dernières années. Nous souhaitons stabiliser la situation, avant d'entamer une logique de croissance. C'est pour cela que nous investissons plus de neuf millions d'euros dans la Défense", a-t-il dit.

S'il est nécessaire que l'Europe investisse financièrement dans l'Otan, Charles Michel estime que les États-Unis doivent aussi prendre leurs responsabilités. "Il ne faut pas qu'il y ait la moindre ambiguïté sur l'intention de maintenir un lien très étroit sur le plan transatlantique. De ne pas considérer que l'Otan soit obsolète, car nos valeurs ne sont pas obsolètes", s'est prononcé le Premier ministre.

D'après Charles Michel, la situation géopolitique, et les relations avec la Russie, ont également été abordées. "Son rôle, pas seulement en Ukraine, mais aussi dans le sud de l'Europe, en Syrie, en Irak, en Libye", a-t-il précisé.


Europe: "Donner un boost au projet européen dans trois dimensions"

L'entretien s'est également attardé sur l'avenir de l'Union européenne. "Le moment est venu de saisir cette chance de prendre des responsabilités sur le plan européen pour donner un boost au projet européen dans trois dimensions. La première: jobs, jobs, jobs. L'innovation, le développement technologique, l'agenda digital, la création d'emploi, le renforcement de notre économie. Dans ce cadre, nous devons intégrer les accords de Paris et les changements climatiques. Deuxième défi: la question de la sécurité, interne et externe. Troisième défi: la question des migrations et la capacité à faire en sorte que, grâce au socle des valeurs fondamentales, on puisse vivre ensemble en paix", a conclu Charles Michel.

On remarquera que Charles Michel a repris son slogan "Jobs, jobs, jobs" lors du débriefing de sa rencontre avec Trump, un slogan qu'il avait déjà utilisé au début de son mandat.


 

  

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