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Grands changements pour obtenir son permis à Bruxelles: il faudra être formé aux premiers secours

Le nouveau permis de conduire bruxellois entrera en vigueur dans le courant de 2018 et prévoit plusieurs nouveautés dont une formation obligatoire aux premiers secours, rapportent La Libre Belgique et La Dernière Heure lundi.

"C'est une réforme importante qui tient compte des différentes demandes et besoins formulés lors des diffé­rentes concertations", explique Bianca Debaets (CD&V), secrétaire d'Etat bruxelloise à la Sécurité routière. Son initiative a été approuvée en première lecture par le gouvernement bruxellois.

La réforme prévoit une formation allongée, "de meilleure qualité et mieux adaptée au contexte urbain". Il sera obligatoire de suivre une formation aux premiers secours, incluant la connaissance des bons réflexes à adopter après un accident. Un test de perception des risques sera introduit, pour tenir compte du contexte urbain. Cela permettra d'évaluer la capacité du candidat à anticiper en temps utile la présence de piétons, cyclistes ou cyclomotoristes.

Un manuel pratique et un carnet de bord pour les candidats conducteurs seront aussi introduits, pour y noter les kilomètres parcourus et les conditions climatiques.


Quatre formules de formation

En outre, les conducteurs en herbe en Région bruxelloise pourront choisir entre quatre formules de formation, au lieu de deux précédemment. S'ajoutent aux filières libre et auto-école déjà existantes, une filière mixte et une formule "accès direct" à l'examen pratique sans voiture personnelle.

Pour rappel, la filière libre délivre au candidat un permis de conduire provisoire durant une période de stage à condition qu'il soit toujours accompagné d'un guide. La nouvelle réforme fait passer la période minimale de stage après obtention du permis théorique de trois à neuf mois. Le maximum est fixé à 18 mois au lieu de 36 mois dans le système actuel. Autre changement: les accompagnateurs (guides) pourront désormais bénéficier d'une formation.

La filière auto-école est quant à elle maintenue dans sa forme actuelle. S'il choisit cette formule, le candidat doit suivre 20 heures de cours pratiques combinés à un stage de minimum trois mois de conduite.

La filière mixte est une nouvelle venue dans l'apprentissage à la conduite. Celle-ci est un condensé de la filière libre et de la filière auto-école. "C'est une nouvelle filière où les candidats, à partir de 17 ans, ont l'occasion de commencer des cours pratiques en auto-école (14h) avec ensuite six mois minimum de pratique en filière libre, le maximum étant ici aussi de 18 mois. Dans cette filière mixte, on instaure un soutien pédagogique obligatoire entre les professionnels des auto-écoles et les guides afin qu'ils puissent mieux assister leur 'élève'", détaille lundi un communiqué du cabinet Debaets.

Enfin, quatrième choix possible de formation: la formule "accès direct" à l'examen pratique sans voiture personnelle. Elle permet à un candidat, dès l'âge de 18 ans, de suivre 30 heures de cours d'auto-école lui donnant un accès direct à l'examen pratique du permis de conduire. "Une nouveauté particulièrement intéressante en Région bruxelloise où de nombreuses personnes ne disposent pas de véhicule et passent leur permis tardivement", épingle le communiqué. "Cette réforme, qui prévoit aussi une plus grande expé­rience de conduite des candidats, s'inscrit totalement dans la logique de vouloir diminuer le nombre d'accidents sur nos routes", explique Mme Debaets.


Pour l'IBSR, on aurait pu aller plus loin

Si la professionnalisation de la formation à la conduite est une bonne chose, elle n'est pas suffisante, estime toutefois l'Institut belge pour la Sécurité routière (IBSR). "Des études à travers le monde ont montré que gagner de l'expérience et être soutenu dans cet effort est très important. C'est pourquoi nous constatons que dans les pays les plus performants tels que les Pays-Bas, l'Autriche et l'Allemagne, la tendance est plutôt au prolongement du temps d'apprentissage. L'activation d'un guide après une première formation professionnelle, couplée à un feedback régulier entre les deux, fournit, selon l'expérience autrichienne, les meilleurs résultats en termes d'accident des jeunes conducteurs", indique l'IBSR. "Idéalement, on évolue vers un système d'apprentissage graduel. Cela passe par différentes phases où le candidat-conducteur doit gagner beaucoup d'expérience avant d'obtenir un permis de conduire en bonne et due forme. Une formation à la conduite est donc davantage un processus d'apprentissage que la préparation à un examen", ajoute encore l'IBSR. Depuis la 6e Réforme de l'État, les Régions sont compétentes pour la sécurité routière et en particulier pour des aspects en lien avec l'obtention du permis de conduire (catégorie B).

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