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Le personnel du home Bergamote à Schaerbeek en colère: certains travailleurs licenciés ont vu leur nom affiché sur une liste leur interdisant l'entrée

A l'appel de la CNE et du SETCa, une soixantaine de personnes se rassemblent, durant toute la matinée de mercredi depuis 06H30, devant la maison de repos et de soins agréée Bergamote, située Clos du Chemin Creux à Schaerbeek, pour appeler le nouveau repreneur à entamer des négociations sur la reprise du personnel.


"On a décapité les syndicats et le repreneur refuse toute concertation sociale"

Une lettre sera donnée aux quelque 120 résidents pour s'excuser des désagréments et les sensibiliser à la situation. Le 26 septembre, le tribunal du commerce francophone de Bruxelles a déclaré en faillite la SPRL Bergamote. Le 4 octobre, le nouveau repreneur a affiché une liste reprenant les noms de 29 travailleurs indésirables, dont 7 représentants des travailleurs. Il a gardé 52 personnes. Par ailleurs, 4 travailleurs ne sont repris sur aucune des deux listes. "On a décapité les syndicats et le repreneur refuse toute concertation sociale", explique Wojciech Kacprzycki, permanent syndical à la CNE. "Le personnel qui a pu reprendre le travail est sous contrat à durée déterminée pour un mois seulement. Il doit s'inscrire dans un projet de sauvetage de l'entreprise sinon il sera remercié. On voudrait gagner la sympathie des résidents et de l'opinion publique."


"Il a envoyé son porte-parole qui nous a demandé de partir et a menacé d’appeler la police"

"Les travailleurs ont continué à travailler jusqu’au 3 et puis le quatre il y a eu un affichage de liste de certains travailleurs qui étaient interdits d’accès. Nous avons fait appel à un huissier pour constater ça et nous avons demandé à rencontrer le nouveau repreneur qui se trouve être un investisseur français qui est le propriétaire du bâtiment. Ce que nous lui avons reproché, c’était de savoir depuis 9 mois qu’il souhaite reprendre la maison de repos et qu’il n’ait pas organisé de concertation ni informé les travailleurs qui, de toute bonne foi, ont travaillé, ont bien rempli leur mission et qui du jour au lendemain, les plus anciens surtout, se retrouvent sur une liste avec une interdiction d’entrer. Nous voulions connaître les critères qui ont été utilisés pour sélectionner les travailleurs. Le jour où nous devions le rencontrer, il n’est pas venu, il a envoyé son porte-parole qui nous a demandé de partir et a menacé d’appeler la police", a insisté à notre micro Spero Houmey, représentant de la délégation syndicale.


"Qu’on nous explique pourquoi 130 résidents sont pris en charge dans une maison de repos qui ne remplit pas les conditions d’agrément"

Les syndicats remarquent aussi que l'ASBL Klein Kasteeljes Bergamote qui fait signer les contrats n'est pas enregistrée à la Banque-Carrefour des Entreprises, ne possède pas de numéro ONSS et n'a entamé aucune démarche pour demander un numéro provisoire. Ils ajoutent que ni la Cocom (Commission communautaire commune) ni les Fonds sociaux sectoriels n'ont été informés de la faillite et de la reprise. Le 25 septembre, une inspection de la Cocom avait conclu que l'agrément de cette maison était remis en question entre autres pour irrégularités envers la loi sur le travail et défaut de règlement de travail. "Qu’on nous explique pourquoi 130 résidents sont pris en charge dans une maison de repos qui ne remplit pas les conditions d’agrément. Les chambres sont en mauvais état, la cuisine aussi, il y a des bureaux qui sont fracturés", s’énerve encore M.Houmey.

Pour continuer d'apporter des soins corrects aux résidents malgré la manifestation, les travailleurs sous CDD se relaient auprès d'eux et auprès de leurs collègues licenciés qu'ils soutiennent.

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