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Molenbeek au bord de la faillite à cause de Philippe Moureaux? Voici sa réponse

La commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean, 95.000 habitants, est au bord de la faillite. Un bilan dramatique lié à l'évolution de sa démographie et à la crise. Mais aussi et surtout à sa gestion passée, rapportent ce lundi La Libre Belgique et La Dernière Heure. L'actuelle majorité au pouvoir dans la commune dénonce la mauvaise gestion de l'ex-bourgmestre Philippe Moureaux, qui dément.

"La Libre" a pu consulter une série de documents détaillant les problèmes financiers de la commune. Molenbeek a vécu au-dessus de ses moyens à tel point que, sans coup de pouce régional, elle ne sera bientôt plus en mesure de payer ses fonctionnaires. Cette situation fait suite à des engagements de personnel inconsidérés, des subsides non perçus et une dette croissante, malgré la mise en garde du ministre-président bruxellois de l'époque Charles Picqué (PS). La commune a donc demandé un plan d'accompagnement à la Région de Bruxelles-Capitale qui doit encore statuer sur celui-ci.


42 millions d'euros disparus en un an...

RTL-TVI s’est procuré également ces documents commnaux qui tendent à prouver des dépenses extrêmement élevées les dernières années de mandat de Philippe Moureaux (PS), bourgmestre de Molenbeek de 1992 à 2012. Entre 2007 et 2012, les fonds de réserve, estimés à près de 10 millions d’euros, ont été engloutis. Entre 2011 et 2012, la dette de la commune est passée de 22 millions à 64 millions d’euros!


"On a caché la situation" pendant 20 ans

Françoise Schepmans, la libérale qui a succédé à Philippe Moureaux, a confirmé au micro de François Genette dans le RTLINFO 13H avoir hérité d’un budget désastreux. "La situation s’était sensiblement dégradée au cours des années antérieures, et je dirais même au cours des 20 ans passés. Et finalement, pendant toutes ces années, on a caché cette situation, cette dégradation. D’ailleurs, des mises en demeure de la Région bruxelloise nous étaient parvenues."


"Il faut être naïf pour croire que j'ai organisé la faillite à la fin de mon mandat"

Philippe Moureaux conteste toute faille dans son chef. "Pendant 20 ans j’ai eu une commune qui n’a pas eu de difficultés financières et tout d’un coup à la fin de mon mandat, fin que je ne prévoyais pas puisque en principe je pensais rester, j’aurais organisé la faillite ? Il faut vraiment être très naïf pour croire ce genre de raisonnement." Philippe Moureaux nie donc toute intention de faire plonger les comptes de la commune, mais il admet tout de même qu'elle était en difficulté budgétaire au terme de son mandat.


Le MR savait

Philippe Moureaux a également souligné que la nouvelle majorité avait mis près de trois ans avant de tirer la sonnette d'alarme. Il a également rappelé que l'échevine des Finances du collège qu'il dirigeait était de la même formation que celle de l'actuelle bourgmestre Françoise Schepmans (MR), comme d'autres échevins, et avait eu accès à tous les documents. Enfin, il a fait valoir que la composante libérale de la majorité n'avait pas remise en cause les engagements de personnel supplémentaire.


Pourquoi la Région bruxellois a-t-elle permis à Molenbeek de s'enfoncer à ce point?

Les FDF ont demandé ce lundi l'organisation d'un audit sur la gestion financière de la commune de Molenbeek et des explications sur l'exercice de la tutelle régionale au cours des dernières années. Pour les chefs de file FDF au parlement bruxellois, Emmanuel De Bock, et au conseil communal, Michael Vossaert, il faut un audit sur la gestion financière de Molenbeek et des explications sur "l'exercice étonnant, voire laxiste" de la tutelle régionale ces dernières années. "Sauf à avoir été victime de camouflages comptables, il semble que la tutelle régionale ait été exercée de manière peu contraignante à l'égard de la commune du patron des socialistes bruxellois", a ajouté Emmanuel De Bock. Pour lui, Molenbeek est certes une commune moins nantie que d'autres mais c'est aussi la commune la plus aidée de la Région bruxelloise à travers les mécanismes de solidarité entre les 19 communes. Aux yeux du mandataire FDF, il ne serait pas juste que la Région éponge les dettes de Molenbeek et pas celles des autres communes. Octroyer 100 millions d'euros de prêts non-remboursables serait une véritable prime à la mauvaise gestion, alors que d'autres communes se serrent la ceinture depuis des années.

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