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Pétition prétendument anti-Charlie Hebdo: le professeur de religion islamique de l'Athénée Leonardo Da Vinci suspendu

La ministre de l'Education, Joëlle Milquet, a annoncé jeudi l'ouverture d'une procédure en suspension provisoire envers le professeur de religion islamique de l'athénée Leonardo Da Vinci (Anderlecht), Yacob Mahi, après les événements survenus dans cet établissement peu après les attaques de Paris. L'intéressé est suspendu provisoirement.

L'école avait fait la Une des journaux à la suite d'informations rapportant qu'un élève avait été tabassé pour avoir refusé de signer une pétition prétendument anti-Charlie Hebdo visant également un professeur d'histoire au sein d'établissement. Cette pétition, selon certains sources, avait été orchestrée par M. Mahi, personnage médiatique déjà au centre des différentes polémiques ces dernières années pour des propos jugés homophobes ou remettant en cause l'égalité homme-femme. Mis publiquement en cause dans cette affaire, M. Mahi s'était alors défendu dans une lettre ouverte où il avait notamment fait l'éloge du négationniste français Roger Garaudy.


Procédure disciplinaire

Dans son communiqué jeudi, Mme Milquet (cdH), tout en soulignant la présomption d'innocence de l'intéressé, justifie la procédure disciplinaire à cette lettre ouverte et sa "compatibilité avec le devoir de réserve et le respect des valeurs attendues d'un enseignant de la Fédération Wallonie- Bruxelles". Le non-respect du "principe d'entraide à l'égard d'un collègue pour le rôle joué dans la rédaction d'une pétition à l'encontre de ce dernier" est également avancé comme autre motif du lancement de cette procédure. "La décision disciplinaire sera prise à l'issue de la procédure officielle comprenant l'audition de l'intéressé et l'exercice plein et entier de ses droits de la défense", précise la ministre. Celle-ci a également décidé jeudi d'ouvrir une procédure en suspension préventive envers M. Mahi dans l'attente des résultats d'une procédure judiciaire, "laquelle devra permettre de déterminer si l'intéressé a adopté des comportements inappropriés à l'égard de certains élèves".


Un lien entre le tabassage d'un élève et son refus de signer la pétition?

Pour trier le vrai du faux de ces événements, Mme Milquet avait demandé une enquête approfondie, notamment afin de confirmer ou non le lien entre le tabassage de l'élève et son refus de signer la pétition. "Le rapport a conclu, sur la base d'auditions multiples et fouillées, notamment de la victime et de l'auteur présumé de l'agression, que l'agression de l'élève n'avait pas de lien avec les faits relatifs à la signature d'une pétition ou avec des prises de positions relatives à l'attentat à Paris au siège de Charlie Hebdo en janvier dernier", précise la ministre. Cette bagarre était en réalité la suite d'un affrontement survenu la veille entre les deux élèves qui entretenaient des relations conflictuelles. Une nouvelle école a depuis été trouvée pour l'élève victime de l'agression. L'auteur présumé de l'agression a, quant à lui, été exclu de l'école.


Restaurer un climat serein

Suite à ces événements au sein de l'école, un programme d'actions internes à l'établissement a par ailleurs été établi avec la direction. Il a été présenté ce jeudi à l'équipe pédagogique et sera mis en oeuvre avec l'aide d'une équipe de professionnels extérieurs. Celui-ci prévoit notamment différentes mesures de soutien à la direction, la redéfinition pour la rentrée prochaine du projet d'établissement et de son règlement d'ordre intérieur, diverses mesures pour restaurer un "climat serein" au sein de l'école, et "le renforcement de processus concrets de participation et de responsabilisation des élèves, des enseignants et des parents".


Sécurisation et sensibilisation

Des mesures de sécurisation des lieux seront également adoptées, tout comme des projets de sensibilisation des élèves à la lutte contre la violence, le radicalisme, le racisme et la promotion de la diversité et de la démocratie. Un nouveau partenariat avec la police locale en matière entre autres de prévention est également annoncé. A sa demande, le professeur d'histoire a lui été muté vers un autre établissement.

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