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Plus de cinq tonnes de munitions sous le Palais de Justice de Bruxelles: " On n'est pas à l'abri d'explosions"

Des explosifs, des balles, des détonateurs, c'est plus de 5 tonnes de munitions qui sont stockées sous le Palais de Justice. La majeure partie s'y trouve de manière illégale, puisque le permis d'exploitation n'est valable que pour 450 kg. Un reportage de Simon François et Xavier Preyat.

Le premier magistrat du pays tire la sonnette d'alarme. Le service des pièces à conviction du Palais de Justice compte plus de cinq tonnes de munitions sous le Palais de Justice de Bruxelles alors que la limite autorisée par le permis d'exploitation est fixée à 450 kg. C'est là que sont stockées les pièces à conviction des procès, dont les armes et munitions saisies lors des enquêtes.

Le premier président de la Cour de cassation réclame l'évacuation de ce matériel. "Le problème c'est que les locaux dans le Palais de Justice ne sont pas équipés et sécurisés de manière à assurer une conservation de ces munitions dans de bonnes conditions", explique Jean de Codt, Premier président de la Cour de cassation, au micro de Simon François.

A cela s'ajoute une série de manquements comme des caméras de sécurité inopérantes, serrures faciles à crocheter ou encore des accès non sécurisés. Cependant le Premier président de la Cour de cassation veut éviter tout alarmisme. "Mais on n'est pas à l'abri de risque d'incendie, de propagation d'incendie ou d'explosion et d'atteinte à la sécurité des personnes qui travaillent dans le service des pièces à conviction", ajoute-t-il.


"Comme toujours, on manque de moyens"

Sans grande surprise, cette situation inquiète certaines personnes. "Heureusement, je ne viens que très rarement. Mais cela ne me rassure pas du tout", confie Stijn Claeys, avocat. "Comme toujours, on manque de moyens pour pouvoir le restaurer. On fait des petites choses, du plic ploc", détaille Carine Couquelet, avocate.


"Quand va-t-on pratiquer le déménagement?"

En dernier recours, le premier président de la Cour de cassation envisage de ne plus accepter de munitions au service des pièces à conviction. Le ministre de la Justice souhaiterait concentrer les différents dépôts du pays dans quelques endroits sécurisés. "Mais où sont ces endroits et quand va-t-on pratiquer le déménagement? La mise en oeuvre concrète de la solution se fait attendre", s'interroge Jean de Codt.

A en croire le permis d'exploitation du Palais de Justice de Bruxelles, le temps presse. La situation aurait dû être régularisée avant le mois de septembre de l'année dernière. 

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