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Qu'est-ce qui a poussé l'Ocam à baisser le niveau de la menace?

On ne dispose que de peu d'éléments, concernant les raisons du rabaissement du niveau de la menace. On en est donc condamné à émettre des hypothèses. Alors qu'est-ce qui pourrait avoir convaincu les enquêteurs, et surtout les autorités, à rabaisser ce niveau d'alerte ? C'est ce qu'Eric Van Duyse et Eric Poncelet ont cherché à savoir.

Tout se joue sur le mot "imminence". La menace est toujours là, mais le risque d’attentat ne serait plus immédiat. Les raisons qui ont poussé l’Ocam à réduire le niveau de risque demeurent inconnues. Il reste donc les hypothèses.

La première : les terroristes potentiels ne seraient plus en mesure d'agir. Ils ont par exemple quitté le pays, l’un des suspects a été arrêté par la police turque, il se rendait sans doute en Syrie ou en Irak. D’autres auraient été vus en Allemagne, mais il n’y a pour l’instant eu aucune confirmation. Tout ce qu’on sait, c’est que les perquisitions menées chez les proches des deux suspects les plus recherchés, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, n’ont pas permis de les retrouver à Bruxelles.

Deuxième hypothèse : le réseau logistique ne fonctionnerait plus. Une quarantaine de perquisitions et six arrestations ont mis à mal le réseau. Les terroristes n’ont plus accès aux caches, aux armes, à l’argent. Même s’ils ont encore la volonté d’agir, les moyens leur manquent.

Troisième hypothèse : le terroriste a perdu la volonté d’agir. En début de semaine, une ceinture d’explosifs a été retrouvée, ce qui change beaucoup de choses. On cherchait un huitième terroriste présumé, sans doute Salah Abdeslam, on le savait revenu à Bruxelles, il est toujours censé être porteur d’explosifs. Or la ceinture découverte à Paris est potentiellement la sienne et elle a toujours son dispositif de mise à feu. Si elle n’a pas explosé, ce ne serait donc pas un défaut, mais son porteur se serait ravisé au dernier moment.

L’évaluation du risque immédiat posé par Salah Abdeslam serait donc devenue moins importante. Pourtant l’Ocam prend sa décision de manière plus globale. Elle réfléchit sur une menace et pas sur un risque précis. Une menace actuellement évaluée à trois, mais qui ce niveau est repensé en permanence et il pourrait très bien remonter.

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