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Bonbonnes de gaz trouvées dans la voiture d'un radicalisé: qui est le suspect ?

Retour sur l'interpellation qui a eu lieu hier à Saint-Gilles : suite à une infraction routière, la police contrôle le véhicule d'un homme, et découvre deux bonbonnes de gaz dans son coffre. L’homme est toujours privé liberté, à l’heure qu’il est. Condamné l’an dernier pour appartenance à un groupe terroriste, il affirme aux enquêteurs que ces bonbonnes n’étaient destinées qu’à un usage domestique. Le point avec nos journalistes Mathieu Col et Vincent Wilbert.

Dans la salle du parquet de Bruxelles, la presse belge et internationale s'entassent. Le parquet y dresse d’abord un constat : "Il y avait une bonbonne de gaz remplie et une bonbonne vide. Aucun détonateur n’a été retrouvé dans ledit véhicule", dit Denis Goeman, le porte-parole du parquet de Bruxelles. Mais à quoi devaient servir les bonbonnes de gaz retrouvées dans la voiture du suspect ? Y avait-il un risque d’attentat ? "Au niveau de la déclaration du suspect, il explique qu’effectivement la raison pour laquelle il transportait les bonbonnes de gaz étaient destinées à un emploi domestique et des vérifications sont en cours. La première vérification corrobore cette thèse-là mais d’autres devoirs d’enquête sont encore en cours pour oui ou non confirmer le mobile que le suspect a expliqué", ajoute Denis Goeman.



Le suspect lié à une organisation terroriste

Si les policiers n’ont préféré prendre aucun risque, c’est à cause du passé du suspect : en février 2015, Abdelmajid Afkir sortait de prison. Il a passé un an derrière les barreaux pour avoir tenté trois fois de rejoindre la Syrie, avant d'être finalement intercepté à la frontière turque, puis extradé. Le 18 février 2015, il est libéré sous conditions, et selon ses avocats à l’époque, le jeune homme semblait repenti. "Il a expliqué lui-même devant la cour et lors de nos échanges que lorsqu’il serait en contact avec d’autres personnes, des amis d’enfance, des gens de son quartier, les communes sensibles, qu’il leur expliquera que partir c’est se fourvoyer et foutre sa vie en l’air en réalité", disait son avocat Sébastien Courtoy, le 18 février 2015 à Saint-Gilles.

Mais en février 2016, le procès de la filière syrienne s’ouvre et le jeune homme est condamné 5 ans de prison avec sursis partiel. La cour d’appel a estimé qu’il était bien membre d’une organisation terroriste. Il a notamment financé Najim Laachraoui, l’un des kamikazes des attentats de Bruxelles, lorsqu’il était en Syrie.

Alors hier, il n’y avait aucun risque à prendre. A cette heure, le suspect est toujours privé de liberté. L’enquête se poursuit pour vérifier toutes les hypothèses, il pourrait être relâché cet après-midi.

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