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28 Vilvordois ont rejoint les rangs de Daech: Karim tente de briser les clichés qui lient culture musulmane et radicalisme

Gros plan sur la commune de Vilvorde, cette commune flamande d’où sont partis les premiers djihadistes belges vers la Syrie. Comment la commune a-t-elle lutté contre ce phénomène ?

Karin a 41 ans. Ce Belge d’origine marocaine a grandi à Vilvorde, il connaît tous ses recoins et une bonne partie de ses 40.000 habitants.  De près ou de loin, il a côtoyé plusieurs djihadistes partis en Syrie.

"Quand on a fait une analyse, on a vu que c’était des jeunes qui étaient en difficulté à un moment donné", explique Karim, président du club de football de Vilvorde. "Ils présentaient une certaine faiblesse, une mauvaise situation familiale, un décrochage scolaire, un début de délinquance. Ces gens-là étaient plus susceptibles d’être influencés."


28 Vilvordois ont rejoint les rangs de Daesch

Au total, 28 Vilvordois ont rejoint les rangs de Daech. C’est sous un pont, en 2012, que le groupe extrémiste Sharia 4 Belgium a mené une prière, à contre-courant de la mosquée de la ville. Quelques semaines plus tard, les premiers Vilvordois partaient en Syrie. Cinq années sont passées. Les autorités luttent toujours activement contre la radicalisation.

"Il y a deux grands axes, il y a l’axe de la prévention, où on travaille sur la sensibilisation et l’entraînement des acteurs de première ligne", explique Jessika Soors, cheffe de service pour la prévention de la radicalisation à Vilvorde. "Ensuite, il y a l’axe de suivi individuel. On a créé des structures pour travailler au cas par cas, sur mesure, pour réinclure les personnes radicalisées dans la société."

Une centaine de personnes sont suivies depuis le lancement de ce programme de lutte. Aujourd’hui, les effets positifs se font sentir.

"Tout le monde prend ses responsabilités"

"Tout le monde prend ses responsabilités envers les jeunes", remarque Jessika Soors. "Mais on voit aussi des cas où ceux qui sont revenus de Syrie sont vraiment en train de bien se réintégrer dans la société et qui sont bien dans leur chemin de déradicalisation."


"Une éducation juste au niveau de l’Islam"

"Il faut faire deux fois plus attention dans l’éducation qu’on donne à notre enfant", remarque Karim. "Il faut leur donner une éducation juste au niveau de l’Islam. Si on ne le fait pas, d’autres personnes peuvent intervenir par après et leur donner des informations fausses qui n’ont rien à voir avec la religion."

Le dernier djihadiste Vilvordois a quitté la Belgique en 2014. Sur les 28 partis, 6 sont revenus. Désormais la ville souhaite montrer l’exemple. Ses habitants essayent de casser les stéréotypes qui lient culture musulmane et radicalisme. Vilvoorde se reconstruit petit à petit.

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