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La femme qui a accusé Steve Stevaert de viol passe de victime à bourreau: des propos qui suscitent la polémique

Le suicide de Steve Stevaert a fait grand bruit en Flandre. L'homme politique n'a pas supporté les accusations de viol. De victime, la jeune femme qui a porté plainte est devenue bourreau. Des propos qui suscitent la polémique.

L’onde de choc provoquée en Flandre par le suicide de Steve Stevaert n’en finit pas. Dieu, comme on l’avait surnommé, n’a pas supporté les accusations de viol et surtout leurs révélations dans la presse.


"En cas de viol, on se rend directement à la police, ou si nécessaire le jour suivant. Pas trois ans après"

Certains ont fait de cette star de la politique une victime. Victime de la presse qui a révélé l’affaire, victime du système judiciaire qui se serait acharné contre lui, victime aussi d’une jeune femme, sa proie, devenue aux yeux de certains son bourreau. Un homme l’a écrit sur son compte Facebook. Willem Elias ami fidèle de Steve Stevaert et doyen de la faculté de psychologie à la VUB. "Tu vas nous manquer Steve. Tu étais un homme bon et particulièrement intelligent. Les femmes... une faiblesse que nous comprenons. À la dame qui a cette décision sur la conscience, j’aimerais dire ceci. En cas de viol, on se rend directement à la police, ou si nécessaire le jour suivant. Pas trois ans après."


"J’avais peur de ne pas être prise au sérieux (...) qu’on ne me croit pas, qu’on dise que c’est moi qui ai provoqué cela"

Ces propos ont été vécus comme un nouveau traumatisme par Ashley. Elle a été violée par son petit ami il y a trois ans. Ce n’est que la semaine dernière qu’elle a porté plainte. "J’avais peur de ne pas être prise au sérieux, j’avais peur des réactions, qu’on ne me croit pas, qu’on dise que c’est moi qui ai provoqué cela", a expliqué la jeune femme.


"J’ai l’impression que vous n’êtes pas un vrai psychologue"

Deux jours plus tard, Ashley publie une vidéo sur YouTube. Diplômée en psychologie elle-même, elle y exprime toute sa colère à l’égard du professeur de la VUB. "Je suis moi-même victime de viol. Et comme la dame en question dans l’affaire Stevaert, j’ai aussi attendu trois ans avant de déposer plainte. J’ai l’impression que vous n’êtes pas un vrai psychologue. Car un vrai psychologue travaille pour ses patients, il est vraiment intéressé par les gens."


"Vous devez vous poser la question : y a-t-il eu accord, acceptation?"

Dans sa vidéo d’une vingtaine de minutes, Ashley évoque aussi la difficulté de parler du viol. Dans trois agressions sexuelles sur quatre, la victime connaît son agresseur. Une fois sur deux, il s’agit de son partenaire. "Beaucoup de gens ont du mal à imaginer cela et à le croire. Mais en fait, vous devez vous poser la question : y a-t-il eu accord, acceptation? Et il est tout à fait possible que dans une relation, à un moment, l’un des partenaires aille au-delà de la volonté de l’autre et le force à avoir un rapport. Dans ce cas, oui, il y a viol", a expliqué Liesbeth Stevens, professeur de droit pénal à l’université de Leuven.

La VUB a donné un blâme au doyen de sa faculté de psychologie. Selon Amnesty International, 90% des viols ne sont jamais dénoncés en Belgique.

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