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La Flandre retire la reconnaissance de la mosquée de Beringen: "Des populations y sont montées les unes contre les autres"

La ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (N-VA), a décidé de retirer la reconnaissance de la mosquée Fatih de Beringen. "Des populations y sont montées les unes contre les autres, ou exclues", a-t-elle conclu après avoir reçu un courrier de la mosquée en question, écrivent lundi les journaux Het Laatste Nieuws et De Morgen.

En avril, la ministre avait annoncé avoir lancé la procédure pouvant aboutir à un retrait de reconnaissance de cette mosquée, qui fait partie du réseau Diyanet de la Direction turque des Affaires religieuses. "J'ai décidé samedi de lever la reconnaissance", indique la ministre dans Het Laatste Nieuws. "Une réponse envoyée par la mosquée Fatih dans le cadre de la procédure m'a convaincue. Dans cette lettre, le mouvement Gülen est placé sur une même ligne que l'État islamique, et la mosquée dit que c'est de son devoir de combattre les organisations violentes. Ce mouvement n'est pas reconnu par nos services de sécurité comme une menace contre l'État. En tant que ministre de l'Intégration, je ne peux pas tolérer que des groupes de population soient montés contre d'autres, ou exclus. Je prends donc ma responsabilité".

À noter que la Belgique compte énormément de mosquées non reconnues, qui se sont plutôt organisées sous d'autres formes juridiques. Selon les chiffres de l'Exécutif des musulmans de Belgique, il y a 14 mosquées reconnues en région bruxelloise et 39 en région wallonne.


Le bourgmestre déplore la décision

"J'ai reçu un mail cette nuit à une heure du matin du cabinet de la ministre Homans pour m'annoncer le retrait de reconnaissance", a expliqué le bourgmestre Maurice Webers (sp.a). "Je déplore cette décision: la mosquée continuera à exister, mais elle devra aller chercher ses moyens (financiers) ailleurs. Cette décision aura donc une autre conséquence que ce que la ministre pensait". La commune n'a pas encore examiné la question, mais son bourgmestre estime qu'il revient maintenant à la mosquée elle-même d'éventuellement réagir.

Le président de la section sp.a de Beringen, Abdulkadir Yilmaz, qui fut aussi l'un des membres de la direction de l'établissement religieux, juge que la décision de la ministre monte les groupes de la population les uns contre les autres. Ce qui est précisément l'un des reproches que la ministre adressait à la moquée. Pour M. Yilmaz, la ministre Homans n'a pas non plus privilégié le dialogue, ce qui, dit-il, pourrait encore être envisagé.

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