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Un président de CPAS N-VA réclamera des petits boulots aux demandeurs d'asile

"Légal ou pas", le président du CPAS de Maarkedal, en Flandre orientale, Joris Nachtergaele (N-VA), n'attendra pas le fédéral pour réclamer des petits boulots aux demandeurs d'asile qui arriveront dans sa commune, affirme-t-il mardi dans les quotidiens De Standaard et Het Nieuwsblad.

A la demande du gouvernement fédéral, Maarkedal ouvrira quatre places supplémentaires pour accueillir dès jeudi des candidats réfugiés fuyant les guerres au Proche et Moyen-Orient. Mais ce geste ne peut être gratuit, selon Joris Nachtergaele (N-VA): "Nous allons gentiment insister pour qu'ils s'engagent quelques heures par jour pour la commune", dit-il, citant des petits boulots comme du nettoyage de rue, du jardinage public, de l'aide dans les maisons de repos, des rénovations de nouvelles places d'accueil. "Ça dépendra aussi bien sûr du profil qu'ils ont. Un médecin par exemple, nous pourrions l'intégrer dans l'équipe locale de Kind en Gezin", l'équivalent flamand de l'ONE, selon lui.


"Je ne vois pas pourquoi nous devrions attendre le gouvernement fédéral pour inciter les demandeurs d'asile"

"Nous savons que ce n'est pas encore légal, mais je ne vois pas pourquoi nous devrions attendre le gouvernement fédéral pour inciter les demandeurs d'asile. Nous réfléchissons aussi à leur faire raconter leur histoire à l'école, tout cela ne peut qu'augmenter l'adhésion à leur arrivée". L'homme estime sur base d'expériences passées dans sa commune que trop de réfugiés ont vécu isolés du reste de la population.


Bras de fer entres les partis

Le président de la N-VA Bart De Wever avait suscité la controverse la semaine dernière en souhaitant réduire les droits des réfugiés, tandis que l'Open Vld a dit vouloir conditionner l'octroi des aides sociales, voire contraindre à prester des services à la collectivité. Le MR avait refermé la porte, rappelant notamment que le statut du réfugié était réglé par des conventions internationales.


"Malgré tout ce qu'elles ont vécu, un quart de ces personnes travaillent déjà pendant la procédure de demande d'asile"

De son côté, l'ONG flamande de soutien aux réfugiés Vluchtelingenwerk a réagi avec vigueur au cliché selon lequel les demandeurs d'asile recevraient trop d'avantages faciles. "Ça ne correspond pas à la réalité: malgré tout ce qu'elles ont vécu, un quart de ces personnes travaillent déjà pendant la procédure de demande d'asile. Et après la reconnaissance du statut de réfugié, la moitié décrochent rapidement un vrai boulot. On ne peut pas les considérer comme de la main d'œuvre bon marché", réagit Els Keytsman, directrice de l'association.


"Les demandeurs d'asile doivent être prêts psychologiquement pour cela, et le travail doit aussi être à la mesure de la personne"

L'Union des villes et communes de Flandre (VVSG), qui représente aussi les CPAS flamands, s'est également érigée contre toute obligation pour les demandeurs d'asile d'effectuer des petits boulots. Elle souligne la nécessité que ce genre d'activité se fasse sur une base vraiment volontaire. "Les structures d'accueil locales sont toujours intégrées dans leur quartier", fait d'emblée observer Nathalie Debast (VVSG). "Les personnes qui y sont accueillies sont elles-mêmes déjà très demandeuses de travailler, mais il est crucial que ce soit sur base volontaire. Les demandeurs d'asile doivent être prêts psychologiquement pour cela, et le travail doit aussi être à la mesure de la personne". En aucun cas, un service à la collectivité ne peut, selon la VVSG, constituer une condition d'accès à une place d'accueil.

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