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Vidéo d'une ado de 12 ans tabassée par une camarade de classe: 35.000 victimes chaque semaine en Flandre

La vidéo choquante d'une adolescente agressant une de ses camarades près d'Anvers a relancé le débat sur le harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux. Notre journaliste Sébastien Degrave a suivi l'affaire.

Des coups d’une extrême violence infligés à une jeune fille de 12 ans par une autre élève de 13 ans. Ces images enregistrées près d’Anvers ont profondément marqué les Belges. Mais en Flandre, cette agression a provoqué un débat de fond sur le harcèlement à l’école et son prolongement sur internet.


"Il faut leur dire qu’ils ne doivent pas se laisser faire et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls"

La vidéo a fait ressurgir beaucoup d’émotion chez Ricko, un adolescent agressé au quotidien lorsqu’il avait à peine 65 ans. "Il faut leur dire qu’ils ne doivent pas se laisser faire et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. On peut s’en sortir", a confié le jeune homme. Comme Ricko, un enfant sur quatre a déjà été harcelé en Flandre et on dénombre 35.000 victimes chaque semaine. "Il faut condamner fermement le harcèlement, les conséquences pour les victimes sont très lourdes", a réagi Hilde Credvitd, ministre flamande de l’Enseignement.


"Ils pensent limiter ces images à un petit groupe d’amis, mais ils ne se rendent pas compte que cela peut atteindre tout le monde"

Les moments douloureux pour les personnes harcelées s’exportent aujourd’hui sur internet. Les victimes ne sont plus raillées au sein d’une classe, mais par toute une école voire toute une génération connectée. "Ils mettent tout ça sur Facebook et ils pensent limiter ces images à un petit groupe d’amis, mais ils ne se rendent pas compte que cela peut atteindre tout le monde, et à quel point ces images peuvent rester longtemps sur internet", a expliqué Sara Bastiaensens, experte en harcèlement sur internet.


Facebook a d'abord refusé de supprimer la vidéo

Face à l’agitation suscitée par ces images sur internet, les parents des deux jeunes filles ont souhaité faire supprimer ce contenu où l’on reconnaît les visages des adolescentes. Mais les réseaux sociaux américains ont souvent une vision bien étrange de la protection des victimes. "Nous avons contrôlé la vidéo que vous avez signalée comme contenant des images de violence. Mais le contenu de la vidéo ne va pas à l’encontre des règles qui régissent notre communauté", ont répondu les dirigeants de Facebook.


La loi belge interdit l’identification d’une personne placée sous contrôle judiciaire

Face au refus de supprimer le contenu, le procureur du Roi d’Anvers a rappelé au géant américain que la loi belge interdisait l’identification d’une personne placée sous contrôle judiciaire. De quoi contraindre Facebook à effacer la vidéo, mais elle comptabilisait déjà plus de 110.000 vues. "On peut difficilement empêcher la propagation d’une vidéo. On est dans une démocratie, avec une liberté d’opinion. Interdire préventivement, c’est compliqué, mais il faut souligner que dans certains cas, la diffusion de vidéos peut être considérée comme un délit", a précisé Paul Van Tigchelt, porte-parole du parquet d’Anvers.


Un plan pour lutter contre le harcèlement

La liberté d’expression sur le web a des limites, les enfants doivent pouvoir tourner la page de ces épisodes traumatisants. Pour éviter que ce type d’affaires ne se reproduise, la ministre flamande de l’Enseignement prépare un plan pour lutter contre le harcèlement. Il est attendu en Flandre dans les prochaines semaines.

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