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160 emplois à la trappe aux abattoirs Goemare à Mouscron: l'administrateur est parti chez un concurrent avec le carnet d'adresse

Dans sa structure actuelle, la SA Goemaere de Mouscron ne poursuivra pas ses activités. Le projet de relance d'une nouvelle société tombe à l'eau. Entre 160 et 180 travailleurs, Belges et Français, vont perdre leur emploi.

Après un an de tractations pour une éventuelle reprise, la société qui gère l’abattoir Goemare à Mouscron a fait aveu de faillite. 161 travailleurs vont perdre leur emploi.


Un espoir en janvier dernier

Si le tribunal de commerce de Tournai n'a pas encore été officiellement avisé de l'aveu de faillite, les syndicats ont été informés mercredi par l'avocat de la famille Goemaere que la société mettait un terme à ses activités, du moins dans sa forme actuelle. Sous tutelle judiciaire depuis juin 2014, la SA Goemaere est spécialisée dans l'abattage et la découpe de porcs. Elle occupait encore 168 personnes l'an dernier. Connaissant des difficultés financières, la société avait demandé sa mise sous tutelle dans l'espoir de relancer ses activités via une reprise partielle, ce qui aurait permis de sauver 84 emplois. En janvier dernier, un seul repreneur s'était fait connaître: une nouvelle génération de la famille Goemaere.


"Tout ce qu’il a fait, c’est mettre un coup de couteau aux ouvriers"

Un "business plan" avait été élaboré et le projet devait être présenté la semaine dernière à Namur auprès de la Région wallonne et de la Sogepa pour l'obtention d'une aide financière. "Coup de théâtre, Goemaere ne s'est pas présenté au rendez-vous. Un membre de la famille, administrateur, a quitté le bateau et a été engagé comme directeur par un grand abattoir du Limbourg. Yves Spillebeen, qui s'occupait des contacts avec les clients et les fournisseurs, est parti avec le fonds de commerce. Dès lors, la reprise n'était plus possible", ont expliqué jeudi matin les représentants du front commun syndical (FGTB, CSC et CGLSB) lors d'une conférence de presse à Tournai. "On voit la fin du tunnel et quand on arrive quasiment à la fin du tunnel résultat on apprend que c’est lui qui est parti avec le carnet d’adresses. Tout ce qu’il a fait, c’est mettre un coup de couteau aux ouvriers, là-dessus ils sont remontés, ils sont dégoutés. C’est aberrant !", s’est exclamé Teddy Tazi, délégué CGSLB et responsable des ventes.


"C’est vraiment catastrophique"

Thierry travaille à la découpe de porcs depuis 24 années. À 42 ans, il va devoir chercher un nouvel emploi, tout comme ses 160 collègues. "Les gens sont en pleurs, c’est vraiment catastrophique. C’est 160 personnes qui sont mises à rude épreuve maintenant et on va voir pour mettre les cellules de reconversion en place au plus vite", a commenté le délégué FGTB et ouvrier à la découpe.


"On comptait malgré tout sauver aux alentours de 85 emplois pour la région"

À l’origine, les difficultés de l’entreprise sont liées à une mauvaise gestion et à une concurrence très rude. "Il y a énormément de concurrence même en Belgique et l’année passée il y avait eu énormément de concurrence aussi vis-à-vis de l’Allemagne avec des salaires qui étaient très bas en Allemagne. Depuis lors ça s’est un petit peu régularisé, mais étant donné cette concurrence qui était très compliquée, beaucoup d’abattoirs porcins ont été mis en difficulté", a précisé Olivier Buyse, permanent CSC. "Il y avait un plan de relance, donc on était bien parti sur une faillite partielle de la société donc ça les travailleurs étaient bien au courant que la totalité n’allait pas être reprise dans la nouvelle structure, mais on comptait malgré tout sauver aux alentours de 85 emplois pour la région", a ajouté Éric Stragier, secrétaire adjoint FGTB Horval.

Reste à savoir si la justice va se retourner contre l’administrateur qui est parti à la concurrence.

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