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Ce sera le suspense du jour à Binche. Les Gilles vont-ils pouvoir porter ou non leur magnifique coiffe. Mais d’où vient-elle ? Que représente-t-elle ? Comment est-elle conservée ? De nombreux historiens se sont penchés sur la question. Sans la trancher définitivement.
Une légende est retenue presque officiellement: la visite de Charles Quint à sa sœur Marie de Hongrie, installée dans son palais de Binche. Il aurait été accompagné par des Incas vêtus de costumes de fête avec notamment une coiffe imposante en plume. Mais il existe peu de traces pour attester cette légende et elle est qualifiée de farfelue par certains historiens du carnaval. Cette origine reste donc très mystérieuse.
On connaît tous cette coiffe ornée de 8 à 12 plumes d’autruche, principalement blanches, même si certaines peuvent être colorées en leur bout. Une coiffe qui peut atteindre 90 cm de haut et peser jusqu’à 4 kg. Il faut donc être costaud pour la tenir sur sa tête. D’autant qu’elle peut s’alourdir avec la pluie et prendre le vent.
Sur les 38 dernières années, mon interlocuteur Gauthier De Winter, le président de l’association de défense du folklore, a dû s’abstenir de porter sa coiffe seulement deux fois. Les Gilles prennent soin de leur coiffe. Elle a de la valeur, entre 2000 et 2500 €. Chaque gille loue son chapeau pour le carnaval à un louageur.
Il y a trois louageurs dans la cité. Tous de la même famille. Une fois le carnaval terminé. Ils récupèrent tous les chapeaux et les démontent. Les plumes sont soigneusement peignées puis stockées jusqu’à l’année d’après.
