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Ces Belges qui ont décidé d'aider les migrants arrivés dans notre pays: nous les avons rencontrés à Morlanwelz et Tournai

Des migrants se sont installés dans plusieurs centres d'accueil du Hainaut. Si des citoyens désapprouvent et critiquent de façon virulente ces arrivées, d'autres se mobilisent pour apporter soutien et aide. C'est le cas de Gaëtan qui organise des collectes de vêtements à Morlanwelz ou encore des riverains de la caserne Saint-Jean à Tournai. Nos journalistes sont partis à leur rencontre dans les deux communes.

"Ce dont on manque cruellement c'est de chaussures pour hommes parce qu'ici ils sont tous en slash", dit Gaëtan qui décharge le coffre de sa voiture rempli de sacs de vêtements devant le centre Fedasil (Agence fédéral pour l'accueil des demandeurs d'asile) de Morlanwelz qui héberge 236 personnes parmi lesquelles des Syriens fraîchement arrivés dans notre pays. Quatre jours plus tôt, il avait lancé un groupe Facebook pour rapprocher les locaux et ces étrangers qui venaient vivre près de chez eux. "Je ne voulais pas forcément organiser une collecte mais vraiment permettre aux gens d'aller rencontrer les migrants et se rendre compte de leur réalité. Pour comprendre et aussi combattre l'ignorance qui mène à la haine de l'autre", explique Gaëtan. Mais la réalité du terrain a transformé l'idée de départ et aujourd'hui, les propositions de vêtements ont largement dépassé les limites de la commune et s'étendent dans le Centre. "Des gens sur d'autres communes demandent où sont les dépôts possibles, je vais peut-être rapatrier des marchandises en provenance d'autres régions", raconte Michaël, un oculiste dont la boutique sert de lieu de stockage pour Gaëtan. Guy, un habitant de La Louvière est, lui, venu directement au centre Fedasil de Morlanwelz pour déposer son sac de vêtements . "Ma femme a fait sa garde-robe et donc il y a toujours de trop. Ce sont des bons vêtements, elle ne les a pas portés souvent", dit-il.

Plus à l'ouest, mais toujours dans le Hainaut, cette fois à Tournai, des citoyens se sont également mobilisés. C'était hier soir. Les riverains de la caserne Saint-Jean où séjourneront 530 personnes ont accueilli les 85 premiers d'entre eux arrivés en autocar vers 19h30. À leur descente, les familles ont été reçues chaleureusement. "C'est un moment de grande émotion", décrivait Nicole Bran-Dejonghe, responsable du volontariat à la Croix-Rouge du Hainaut, visiblement aussi émue que les migrants qui rejoignaient la caserne. "Ils ont besoin d'un soutien, d'un sourire après ce qu'ils ont traversé. Ils ont vu la mort en face d'eux, c'est juste horrible", estimait pour sa part une jeune fille de 13 ans qui, avec ses deux copines, venaient de donner quelques peluches à des enfants. Ayant reçu pour consignes de ne pas les interroger, nos journalistes n'ont pas pu recueillir les impressions de ces migrants. Ceux-ci ont pris une collation tandis que les enfants pouvaient s'amuser avec des jouets. Viendra ensuite la prise en charge sanitaire et administrative qui commencera avec l'écoute des histoires de chacun. "On ne sait pas le parcours de ces gens, il y a tout un mystère autour d'eux. Il faut les aider à vivre malgré leurs souffrances, ce sera un travail de longue haleine", disait Liliane Willems, secouriste de la Croix-rouge de Mouscron présente sur place.  
     

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